Pour sensibiliser le grand public aux dérives sectaires, le ministère de l’Intérieur en collaboration avec la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et l'agence TBWA\Corporate ont préparé une campagne de communication inédite.
Le gouvernement a lancé une campagne de communication contre les dérives sectaires se concentrant sur les domaines de la santé, l’éducation, l’éveil spirituel ou encore la captation économique, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Cette campagne nationale, préparée par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), en collaboration avec l'agence TBWA\Corporate, sera diffusée pendant un mois sur les réseaux sociaux et à la télévision. Elle se compose d’un film d’une minute et de quatre vidéos de 20 secondes, accompagnée des paroles de la musique de Dalida « Paroles… paroles ».
Il s’agit de prévenir « les risques d’emprise et d’embrigadement » car « il est crucial de reconnaître que nous sommes tous susceptibles d’être victimes de ces dérives », affirme la secrétaire d’Etat à la Citoyenneté et à la Ville Sabrina Agresti-Roubache, citée dans le dossier de presse. En matière de santé, qui concernent 25 % environ des signalements et demandes d’information adressées à la Miviludes, il s’agit d’alerter contre les pratiques de soins non-conventionnelles et les médecines alternatives, telles que « la naturopathie, l’ostéopathie, l’hypnose, la sophrologie, le jeûne thérapeutique ».
Ces « gourous 2.0 » sont au coeur d’un projet de loi actuellement débattu contre les dérives sectaires, et le gouvernement bataille au Parlement pour imposer la création d’un nouveau délit de « provocation à l’abstention de soins » médicaux, face à une partie de l’opposition qui dénonce une menace pour les libertés publiques. Le texte a été approuvé en première lecture à l’Assemblée nationale le 14 février.
La campagne lancée mardi 5 février veut aussi alerter contre la captation économique, qui peut notamment passer par des systèmes de paiement pyramidaux « relevant parfois de l’escroquerie » et la captation d’héritage. Sur l’éducation, le ministère souligne que les dérives sectaires peuvent notamment concerner l’enseignement à la maison, l’enseignement dans un établissement hors-contrat ou les activités extra-scolaires.
Enfin sur l’éveil spirituel, la Miviludes rappelle que les signalements peuvent concerner différentes mouvances « faisant état de déstabilisation des personnes, d’escroquerie, de travail dissimulé, ou d’abus sexuels ». Elle évoque « le néo-chamanisme, le masculinisme, le féminin sacré et le bouddhisme » mais aussi « la sphère évangélique », généralement pour des églises non reconnues par les grandes fédérations. « Les dérives de nature sectaire mettent en danger une partie de la population ainsi que notre modèle de société », souligne Étienne Apaire, le secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (SG-CIPDR), qui invite victimes et témoins « à contacter la Miviludes ».