Quatre ans après la création du label, le fondateur de l’agence Sidièse et président de la commission RSE de l’AACC, Gildas Bonnel, dresse un bilan positif sur l’appropriation de cette norme par le marché.
Peut-on rappeler le principe du Label RSE Agences Actives de l’AACC ?
Gildas Bonnel. La transition en cours induit pour nos métiers une révolution majeure. De par leur rôle d’interface stratégique entre annonceurs et grand public, les agences portent une grande responsabilité. Ce label, au-delà de la distinction qu’il offre pour convaincre les annonceurs des avancées des agences, construit un référentiel commun aux métiers du conseil en communication, adapté à ses enjeux, ses pratiques et les impacts qu’il génère. Il outille de manière accessible nos entreprises, qui sont pour la plupart des PME. C’était important de construire un socle nous permettant de nous challenger les uns les autres.
Les marques distinctives en matière de RSE se multiplient. N’est-ce pas un label parmi tant d’autres ?
Le sujet n’est pas tant le label que le travail qu’il exige. Nous ne distribuons pas de médailles mais outillons notre profession pour qu’elle progresse notablement dans cette dynamique collective. Notre valeur ajoutée réside aussi dans le caractère évolutif du label. Selon sa capacité ou non à faire évoluer sa démarche de responsabilité, une agence peut perdre ou conserver son acquis. Le niveau de difficulté augmente tous les deux ans et la pondération des notes évolue avec les enjeux du secteur, intégrant la possibilité de notations éliminatoires sur des sujets clefs. Une bonne politique d’écogestes ne peut par exemple autant peser qu’une bonne performance sur des sujets RH tels que le salaire, la parité, l'inclusion, la diversité, l'accessibilité, le bien être… Ce domaine est d’ailleurs aujourd’hui central dans la notation. Nous le portons depuis longtemps, et l’avons d’ailleurs renforcé sur les sujets du management après la tempête du #Metoo de la pub.
Quel bilan pour ce référentiel ?
L’AACC travaille sur les enjeux de la RSE depuis quinze ans, mais nous constatons que la dynamique du moment est particulièrement puissante. Le nombre de demandes augmente, les annonceurs montrant un intérêt croissant, avec un sujet présent dans la plupart des briefs. Nous comptons 58 agences labellisées dont 43 adhérentes à l'AACC, puisque nous l’avons ouvert aux agences non-membres. Nous allons donc au-delà des objectifs fixés lors de la création. Nous venons d’ouvrir ce label le mois dernier avec le SCRP aux agences RP, en l’adaptant aux enjeux spécifiques de l’influence et des besoins déontologiques des relations presse. Nous discutons également avec les agences média et l’Udecam. L’ouverture aux agences non affiliées concourt à la progression vertueuse de notre secteur.
Votre prochain défi ?
Celui du climat, qui mobilise agences, annonceurs et régies. Nous devons donner les moyens de rentrer dans une stratégie de trajectoire carbone. Nous venons par exemple de créer avec l’Ademe un calculateur carbone en ligne. Aux agences de s’en saisir, cette question pouvant devenir l’une des prochaines priorités en termes de notation.