Tribune

Parce qu’elles manquent d’émotion ou de dimension humaine, les rencontres digitales et même hybrides ne sauraient remplacer les événements en présentiel. Au digital de répondre ponctuellement à un besoin business urgent.

Que la crise sanitaire ait porté le coup de grâce au business ou qu’elle ait au contraire apporté son lot d’opportunités, il y a toujours des enseignements à tirer d’une crise. Être une entreprise, c’est démontrer une adaptation permanente et beaucoup d’acteurs dans l’évènementiel, l’un des secteurs les plus frappés par la pandémie, n’ont pas eu d’autre choix que de digitaliser leurs événements. Des rencontres digitales ont donc été lancées, éprouvées, essorées même, jusqu’à ce qu’il n’en ressorte plus une goutte d’algorithme de matchmaking…

Des formats hybrides ont aussi été testés, avec des rencontres en ligne la journée et des afterworks en présentiel. Aujourd’hui encore, je trouve qu’il y a un sens à ce type de rencontres. Le digital maximise le ROI mais, au milieu de ce nouveau business model, où est passé le ROE, le retour sur émotion ? Constatez-le par vous-mêmes : essayez de répéter l’expression « rencontres digitales » à haute voix. Vous l’observerez par vous-mêmes : ces deux mots collés bout à bout sonnent faux. Pire encore, ils sont incompatibles. Je parlerai même ici d’oxymore.

Le physique avant tout

Car si le digital comporte des atouts non négligeables, il est dépourvu d’émotions. Une rencontre, c’est le physique avant tout. Rien ne peut rivaliser avec un événement physique. L’homme est un animal social et dans un événement, tous ses sens sont en éveil : il voit vraiment les gens, il les sent, il construit du lien avec eux. Le relationnel est augmenté. On s’engage davantage quand on se rencontre, on se dévoile, on s’investit. Il n’y a pas de faux-semblants. Et c’est pour cette raison que j’ai créé lesBigBoss : pour faire du business certes, mais du business humain.

Je n’y vois nul oxymore ici. Malgré les obstacles que la crise sanitaire pose sur notre chemin, je continue de penser que le présentiel est l’avenir. Ces 24 derniers mois, aucun système en matière de rencontres digitales n’est parvenu à dégager de viabilité économique. Il n’y a qu’à observer la tenue des salons les plus réputés pour s’en persuader. La version digitale du CES, la Rolls des événements high-tech, qui se déroule normalement à Las Vegas, n’a pas convaincu. L’édition 2021 a accueilli deux fois moins d’exposants et seulement un tiers de ses visiteurs habituels. S’il ne s’en est pas trop mal sorti malgré le contexte, le salon Vivatech 2021 à la sauce phygitale a vraiment manqué de goût également.

À cet égard, je pense que produire des évènements hybrides est une fausse bonne idée. Coupler le présentiel et le digital sur un même événement ne crée pas d’extension de l’audience, bien au contraire, elle s’en retrouve divisée. Là où le digital prend tout son sens, c’est sur une demande précise, sur un besoin business urgent.

C’est d’ailleurs ce que nous lançons avec BigBoss365 : nous créons du one-to-one online à la demande. On échange en visio à toute heure sur un sujet business précis. Avec cette solution, on ne mélange pas, on segmente, on compartimente. Il faut comprendre ici que pour récolter le fruit d’un événement, il est important que le noyau soit le présentiel et la peau, le digital. La peau, je ne la retire pas, elle ajoute de la saveur à ce fruit. Mais le noyau reste intact, à la base de tout. Alors si certains pensent encore que l’on peut se passer du noyau, qu’un événement physique est aujourd’hui suranné, qu’il faut passer au tout digital ou même à l’hybride, je leur réponds une chose : si le présentiel est le pire des systèmes, il l’est peut-être, mais à l’exception de tous les autres.

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