LE PALMARÈS DE LA RÉDACTION

De consultante RP à directrice générale d’agence, Marion Darrieutort est devenue, en 2008, cheffe d’entreprise avec la création d'Elan, revendu à Edelman six ans plus tard. Fin 2020, avec le même allant, la même volonté d’innover, elle fonde The Arcane, un cabinet spécialisé dans le conseil aux dirigeants. Un parcours inspirant qui lui vaut d’être nommée entrepreneur.euse de l’année par Stratégies.

Derrière une porte cochère du 16e arrondissement se dévoile une ancienne galerie d’art. En face, une petite « villa » avec véranda, où s’organisent des réceptions, s’érige en fond de cour. Marion Darrieutort nous fait visiter les nouveaux locaux de The Arcane, le cabinet de conseil en influence et en gouvernance qu’elle a fondé à l’hiver 2020 et qui compte aujourd’hui 21 collaborateurs. Quelques jours auparavant, la dirigeante a appris qu’elle était nommée entrepreneur.euse de l’année pour sa carrière remarquable. « Je suis très touchée par cette reconnaissance », remercie-t-elle.

La nouvelle vient conclure « une année dingue » pour la cheffe d’entreprise. « Tout arrive cette année. En 2023, j’ai eu 50 ans. Il y a eu la parution de mon livre Le Temps des leaders pop ! (éditions de l’Aube). Il y a aussi eu la levée de fonds de 3 millions d’euros pour soutenir notre développement. Et puis, j’ai reçu l’Ordre national du mérite », énumère-t-elle. Et, au printemps, l’étude VcomV a consacré The Arcane à la septième place des cabinets d’influence français, juste derrière Image7. « Une institutionnalisation », se félicite celle qui est également présidente du think tank Entreprises & Progrès. 

Des honneurs qui n’auraient pas existé sans les bonnes décisions. Fille d’un magistrat et d’une professeur d’économie, Marion Darrieutort a toujours voulu entreprendre dans la communication. « Adolescente, je regardais Ambitions de Bernard Tapie et Culture Pub de Christian Blachas », se remémore-t-elle. Après des études à l’European Business School et au Celsa, elle devient consultante RP chez I&E (devenu BCW France). À l’âge de 29 ans, elle est nommée DGA du pôle Influence de TBWA Corporate, puis devient directrice générale chez Edelman Paris. Un poste prestigieux qu’elle quitte « presque sur un coup de tête » en 2007, à 34 ans, « sans chômage », précise-t-elle, après une épreuve qui a valeur de memento mori.

«Un élan de liberté»

« Il y a eu ce grand vertige, seule dans un petit bureau : par quoi je commence ? », relate-t-elle. Déterminée, tournée vers le digital, elle pitche et remporte ses premiers clients, Yahoo et Metro Cash and Carry, alors même qu’Elan n’a pas encore de Kbis. Elle est approchée par L’Oréal qui a besoin de profils internationaux : qu'à cela ne tienne, elle fonce convaincre deux anciennes collègues, à Londres et San Francisco, de la rejoindre à Paris. « Dans l’urgence d’entreprendre, il y a une flamme de vie et un élan de liberté », analyse-t-elle. Mais, 60 collaborateurs et « 13 ou 14 millions d’euros de marge brute » plus tard, elle s’interroge. 

« J’étais fière d’avoir sur ma carte de visite Paris, Bruxelles et Londres mais, avec la globalisation de la communication, on me pressait d’ouvrir un bureau en Chine. J’ai eu peur d’aller aussi loin, confie-t-elle. Dans l’entrepreneuriat, vous pouvez parfois vous sentir seule. » En 2014, elle s’envole pour New York et conclut avec Richard Edelman la fusion d’Elan avec Edelman. « Une belle aventure » jusqu’au covid où l’envie de réitérer l’expérience entrepreneuriale la saisit. En 2023, The Arcane, qui compte parmi ses clients L’Oréal, Pernod Ricard, Moët-Hennessy, Veuve Clicquot, Orange, OnePoint, KPMG ou encore Ferrero France, a enregistré 34% de croissance. Prochainement, Marion Darrieutort ouvrira la gouvernance à des associés. 

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