La jeune agence de contenu vidéo Odace, fondée par Guillaume Benech et Antonin Assié, voit Lagardère Publicité News et Olivier et Nicolas de Lagarde entrer au capital.

Ils n’ont pas encore 25 ans et ont tapé dans l’œil d’un grand groupe média. Trois ans après avoir fondé leur agence de contenu pour les réseaux sociaux, Antonin Assié et Guillaume Benech viennent de voir entrer Lagardère Publicité News au capital de leur « maison de création », ainsi qu’Olivier et Nicolas de Lagarde, cofondateurs du Groupe Collège de Paris. « Odace se distingue en privilégiant une approche artistique, une compréhension profonde des marques et une parfaite connaissance des plateformes », commente pour Stratégies Marie Renoir-Couteau, présidente de Lagardère Publicité News. Odace, qui travaille notamment pour la marque Europe 1 du groupe, est le premier partenariat de ce type pour la régie.

L’agence, qui s’est toujours autofinancée, est née pendant le confinement, quand la vidéo courte a explosé. Guillaume Benech avait fondé L’Petit Mardi, un média culturel pour les millennials. Antonin Assié l’avait rejoint dès 2016. C’est leur vision qui les a fait émerger. « On peut regarder une vidéo de moins d’une minute et apprendre des choses, estiment-ils. Trop souvent, on garde les programmes intéressants pour la télévision, et on pense que les réseaux sociaux ne valent que pour la publicité ou les choses un peu bêtes. » Avec Odace, les deux fondateurs ont voulu mettre l’idée éditoriale au cœur des plateformes. S’ils ont commencé sur TikTok, la maison de création s’attelle désormais à l'ensemble d'entre elles.

« Nous proposons à des marques de devenir des influenceurs à part entière. Mais pas au sens des influenceurs dubaïotes où seuls comptent la visibilité et le code promo », résume Guillaume Benech. « Nous leur disons qu’elles ont le choix : soit diffuser une publicité et attendre que des gens la voient, soit travailler avec une agence qui va réaliser des spots de 15 secondes, constituer une communauté engagée, et aider à ce qu’elle rende un service », ajoute Antonin Assié. « Ce n’est pas que nous trouvions la pub mauvaise. Mais nous pensons que, de la même manière qu’une boutique a ses conseillers et ses commerciaux, nous pouvons être celui qui va orienter le client ver le bon carrelage, aider à remplir un dossier… », argue Antonin Assié. Avec la production adaptée – ce qui n’est pas le cas de toutes les agences. Ce positionnement convainc.

« Le concept de "maison de création" est intéressant car il place l’accent sur la créativité et l’art dans le processus publicitaire. Il permet une approche plus personnalisée et unique pour chaque marque, ce qui est essentiel dans un paysage médiatique multi-concurrentiel », ajoute Marie Renoir-Couteau. Avec déjà près de 500 contenus produits par mois, Odace (10 personnes) veut aller plus loin : recruter et s’appuyer sur la tech. « L’entrée au capital de nos partenaires va nous permettre de progresser en matière d’IA et de passer à l’échelle avec un grand projet tech », annonce Guillaume Benech. L’idée est encore confidentielle, tout juste saura-t-on qu’elle concerne la « long tail » et l’aide à la production des plus petites entreprises.

Les deux fondateurs dénotent par leur vision. Ce que Lagardère a bien compris. « Nous choisissons de nous adosser à de jeunes partenaires avec la vision et la créativité qui caractérisent leur génération. Odace décuple nos possibilités sur la vidéo », ajoute la directrice. Mais « on va à notre rythme. Notre priorité reste de signer des clients sur le long terme. On arrive toujours à créer des liens chouettes ! », s’enthousiasme Guillaume Benech.

Chiffres clés

10 Nombre de colaborateurs.

500 Nombre de contenus produits par mois.

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