Le cofondateur et directeur de la création de Rosa Paris revient sur les grandes actualités de la semaine.
Peugeot qui confie son budget à Accenture Song, signe de la montée en puissance de ce géant du conseil dans la création publicitaire grâce à David Droga.
À partir du moment où l’un des leaders mondiaux de l’automobile confie son budget de communication à un mastodonte de la « Data », dont le cœur de métier n’est pas la publicité, forcément c’est un signe majeur envoyé au secteur. Et même si, Accenture Song possède avec David Droga une grosse caution créative, c’est quand même la victoire de la « Data ». Je me dis qu’il va falloir réussir à faire la jonction entre data et créativité. La question est de savoir si cela va fonctionner sur le long terme, et si Accenture Song va pouvoir répondre à toutes les problématiques de communication d’un groupe comme Peugeot.
L’agence de veille et d’analyse média Onclusive qui supprime 217 emplois en raison de l’IA d’ici juin 2024. Un risque pour les agences ?
C’est triste. La performance de l’outil va remplacer plein de postes. Il faut savoir l’utiliser, et qu’elle soit vue comme un outil, pas une finalité. Ce qui occupe mes pensées, en tant que fondateur d’une agence de communication, c’est de me demander comment on utilise l’intelligence artificielle pour la mettre à notre service. Il n’y a pas mieux que la créativité pour étonner les gens et donner de l’impact. Je me méfie toujours du progrès. Le siècle dernier a été finalement le siècle du progrès technologique, on est passé de la charrette à la fusée, pour finalement revenir aujourd’hui au vélo. Le progrès de la technologie, ça se relativise beaucoup.
Le modèle de Christopher Nolan dans son film Oppenheimer (comme dans Tenet) sans effets spéciaux ni post-production. Une source d’inspiration ?
En fait je ne sais pas si le plus important c’est de savoir si ce film a été réalisé avec ou sans effets spéciaux. Ce qui est important, c’est le résultat. Si le résultat amène de l’émotion, qu’il touche les gens, c’est le principal. J’aime l’idée qu’un des plus grands réalisateurs hollywoodien puisse faire un film aussi réussi, sans avoir recours à des effets spéciaux. En ce sens, oui c’est une source d’inspiration.
Les marques confrontées à l’accusation de tromper leurs clients avec la shrinkflation ?
Ça me paraît normal que les enseignes dénoncent les marques qui font de la shrinkflation. Notre métier c’est de magnifier le quotidien, et on ne peut pas le faire si on est malhonnête envers le consommateur. Je suis pour les marques qui sont transparentes sur les packagings. Nous recherchons toujours la crédibilité, il en va de notre responsabilité en tant qu’agence. Pour les annonceurs, l"intérêt est d’être le plus clair possible.
La Coupe du monde de rugby et sa cérémonie d'ouverture avant le match France-Nouvelle Zélande qui a réuni plus de 15 millions de téléspectateurs.
Je suis un peu partagé. En découvrant cette cérémonie d'ouverture, je m’attendais à quelque chose de différent. Ce n’est pas tant la représentation de la France avec le béret et la baguette, mais plutôt la façon dont cela a été mis en scène. Ce n’était pas moderne, l’idée était ni bonne ni mauvaise, mais il y avait d’autres façons d’en parler. Je trouve que c’était un peu lourd, ça manquait de fantaisie, de légèreté. Le brief était cool, mais on avait mieux à montrer de par nos créateurs, la mode, le luxe. Quand j’ai vu le coq, je me suis dit qu’on mérite mieux que ça ! On aurait pu faire quelque chose d’un peu plus contemporain.
L’annonce d’une saison 2 sur Netflix de One Piece, cette adaptation de manga en live action, forte de 18,5 millions de vues 4 jours après sa sortie.
Je ne suis pas un spécialiste du manga, mais ce qui est intéressant c’est l’écriture plus visuelle, la fraîcheur et la créativité que ça apporte. C’est positif quand ça permet de toucher un plus large public, et je comprends que Netflix souhaite s’investir dans des nouvelles écritures. La plateforme aide à développer ce genre de projets.