L'institut d'études, né en 1938, a passé la crise avec résilience, et s'apprête, outre l'opinion, le luxe, l'énergie, le développement durable, le RSE et la mobilité, à développer de nouvelles expertises.
« On ne passe pas presque 90 ans dans un métier très exposé comme l’étude d’opinion sans cultiver des valeurs, d’intégrité et de déontologie ». Stéphane Truchi, président du directoire du groupe Ifop, le rappelle : « Ifop a été la première société d’études fondée en France en 1938, c’est la marque patrimoniale la plus connue des Français dans le secteur. Notre histoire c’est notre patrimoine, le moteur de notre développement. »
Aujourd’hui, alors que le marché des études se partage entre grands groupes mondiaux et leaders locaux, Ifop se situe dans le top 5 français, dominé par Ipsos, derrière Kantar et BVA, avec un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros, soit 30 % de croissance en cinq ans. Plus de la moitié du business Ifop, présent dans 70 pays, est réalisé à l’international et 90% sur les secteurs luxe, beauté et « wellbeing » [bien-être].
« Esprit pionnier »
« Nous cultivons un esprit pionnier : nous étions les premiers à réaliser des sondages “sortie des urnes”, les premiers à nous installer en Chine, en 1997, les premiers à développer une expertise luxe, les premiers à créer une cellule prospective… » En 2021, de nouvelles expertises sont venues compléter l’offre du groupe. L’entité Ifop IQ (Inspiring Qual) réunit les activités « quali » déjà en place et InCapsule by Ifop créée en 2011, dirigée par Ilana Dupeyron. Par ailleurs, le groupe intègre des solutions technologiques et de la datascience dans les études de segmentation pour comprendre et monitorer la relation des consommateurs aux marques. « Je n’ai pas peur de la data, explique Stéphane Truchi, il faut la faire parler et construire de la data représentative et qui a du sens, pour nos clients qui sont submergés par les données… »
Conférences de citoyens
En cette période électorale, Ifop a par ailleurs mis en place des dispositifs de démocratie participative comme les conférences de citoyens, « outil d’actualité pour recréer des liens décideurs/experts/citoyens/consommateurs », explique le président du directoire. Stéphane Truchi met en avant ses experts, tels Frédéric Dabi, DG Opinion, auteur de la somme sur la jeunesse La Fracture (éditions Les Arènes) et Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et Stratégies d’entreprise, co-auteur, avec Jean-Laurent Cassely, du remarquable et remarqué La France sous nos yeux (Le Seuil).
Particulièrement à la pointe sur l’opinion, le luxe, la beauté et le « wellbeing », très développé autour de l’énergie, du développement durable et du RSE, ainsi que sur les problématiques de mobilié, Ifop lance un département autour de la Banque, finance et assurances (BFA) au sein de son pôle Services. Il sera dirigé par Estelle Thomas, DGA d’Ifop, qui sera par ailleurs à la tête de toute l’activité Services, ainsi que des Grandes enquêtes et de l’Expérience client de l’institut. Estelle Thomas, arrivée à Ifop en janvier, provient de Kantar, où elle était head of market and intelligence domains. Des projets d’acquisition et de croissance externe, pour l’heure confidentiels, sont par ailleurs en cours.