Brice Chambard, en mission commando

À l’entendre, sa vie serait une mission commando. À la tête d’Obiz, spécialiste du marketing relationnel coté sur Euronext Growth Paris depuis l’an passé, Brice Chambard ne perd d’ailleurs pas de temps pour se mettre à nu. « Je suis issu d’une relation adultérine », confesse le dirigeant, convaincu que sa trajectoire reflète cette genèse douloureuse. S’ensuit une enfance chaotique et une adolescence où le jeune homme va de redoublements en fugues, goûtant alors « à la rue », avant de bifurquer à sa majorité vers l’armée. 

Après deux ans au Gabon notamment, Brice Chambard rentre en France sans réelles perspectives. Là, celui qu’on surnomme « le boxeur » se dirige vers la sécurité, trouvant en parallèle un sens grâce au sport, en particulier les arts martiaux. « À compter de ce moment, j’ai toujours jonglé avec de multiples casquettes, que ce soit dans le sport, le milieu associatif, les études ou le milieu professionnel », résume l’ancien vice-champion de France et entraîneur de kickboxing.

Mais ce qui occupe aujourd’hui avant tout Brice Chambard, c’est Obiz. « L’entreprise a été créée le 24 décembre 2010. Un véritable cadeau de Noël », rejoue cet amateur de chute libre qui liste avec discipline les dates clés. « En 2014, nous avons signé CMA France. L’année suivante, notre premier client international avec Axa en Belgique », retrace-t-il. En 2018, la société « dépasse les cinq millions d’euros de chiffre d’affaires ».

86 400 secondes pour vivre

Obiz poursuit depuis sa marche en avant, comme en témoigne une « croissance de 140% » enregistrée entre 2020 et 2021. Tout sauf une surprise pour son CEO. « Notre modèle, en permettant à des acteurs comme Vinci ou L’Orange Bleue de faire profiter à leurs clients d’offres préférentielles et d’avantages personnalisés auprès de plus de 40 000 partenaires, est un produit anti-crise », juge ce père de trois enfants, également vice-président de French Tech One Lyon Saint-Étienne, chevalier de l’Ordre national du mérite, conseiller au commerce extérieur de la France, sophrologue du sport ou encore réserviste opérationnel dans la gendarmerie. 

Preuve que tout le monde n’occupe pas les 24 heures dont il dispose chaque jour de la même manière ? « En 86 400 secondes, on peut en faire des choses », appuie Brice Chambard, avalisant un caractère excessif que l’on devine clivant. Reste une question : qu’est-ce qui pousse cet homme – qui concède être hyperactif – à vouloir cumuler autant de responsabilités ? « Je n’aurais pas dû être là dans un sens. C’est ce qui explique ce besoin éternel de faire et de prouver », considère Brice Chambard. Une forme de revanche sur la vie ?