En conjuguant croissance externe et organique et en recrutant Sébastien Partika (ex-Buzzman) comme directeur de la création, Orès structure un modèle intégré armé pour affronter la crise.
À l’heure où certaines agences se font des cheveux blancs face à la conjoncture économique, d’autres abordent plus sereinement les mois à venir. Orès fait assurément partie de la seconde catégorie. Loin de la sinistrose ambiante, le groupe de communication indépendant, en plein essor, continue invariablement de se structurer pour « franchir un nouveau cap sur le marché dans les mois à venir », annonce son cofondateur, Thomas Bevilacqua. En témoignent deux opérations récentes de croissance externe - les acquisitions d’une agence spécialiste du social media et d’une société de post-production externe - ainsi que le recrutement de Sébastien Partika (ex-Buzzman) à la tête de la création du groupe français également présent en Chine, au Canada et au Vietnam. Sans verser dans l’optimisme béat, l’histoire parle en faveur du groupe lillois.
Modèle originel
« L’agence a été lancée en 2013 dans un moment très défavorable pour le secteur », rappelle Nicolas Guittard, cofondateur, quant à un contexte dans lequel Orès, qui compte Tropico, Decathlon ou Klorane dans son portefeuille, a su rapidement se faire une place. « Les recrutements récents ont visé à renforcer la dimension stratégie, création et production, avec un niveau de seniorité revu à la hausse. Mais c’est ce modèle originel de communication intégrée à trois jambes qui explique le développement phénoménal connu par l’agence, en particulier ces deux dernières années », analyse Bénédicte Muller, directrice générale, soulignant la croissance du jeune bureau parisien, lequel compte déjà 25 collaborateurs. Un modèle « né pour résister à la crise puisqu’il consistait dès l’origine à optimiser les budgets des annonceurs sur la chaîne de communication intégrée », appuie-t-elle encore. Preuve concrète de cette logique intégrée : le lancement en juin du studio de snack content 140. « Il s’agit en quelque sorte d’aller au bout du geste et de l’accompagnement client même si ce n’est pas forcément le volet le plus clinquant ou le plus rémunérateur », confirme Thomas Bevilacqua.
Oiseau rare
Côté création, l’arrivée de Sébastien Partika, creative director de Buzzman et creative partner de l’entité d’innovation Productman depuis 2019, marque un tournant. « Cela faisait plus d’un an qu’on cherchait ce profil rare, en mesure de nous aider à franchir la marche du dessus », se félicite Nicolas Guittard, en écho à une quête ardue – « 13 candidats rencontrés » - et à la satisfaction d’avoir su attirer un créatif disposant d’un tel CV. « L’agence bouillonne en ce moment », se réjouit Sébastien Partika, passé auparavant par BETC Paris ou Wieden+Kennedy Amsterdam et qui entend « amener sa griffe » tout en œuvrant dans la continuité. Laquelle penche aussi vers l’international. « On regarde de près le potentiel rachat d’une agence en Chine pour renforcer nos positions sur place et nous sommes également en discussion avec une agence au Canada », glisse Thomas Bevilacqua quant à un marché sur lequel la crise du Covid-19 a gelé temporairement les ambitions du groupe. Un accroc bientôt réparé ?
Chiffres clés
5 Nombre de bureaux du groupe (Lille, Paris, Montréal, Shanghai et Hô Chi Minh Ville).
104 Nombre de collaborateurs de l’agence Orès.
160 Nombre de collaborateurs du groupe Orès.
25 millions d’euros Chiffre d’affaires prévisionnel 2022.