Le Moca se développe en Afrique

Tout est parti d’un constat : « les entrepreneurs culturels d’Afrique et des diasporas en France n’avaient pas d’endroit pour se rassembler dans le but de créer soit des synergies soit du networking, ils ne disposaient pas non plus d’un laboratoire où se conjugue les arts », introduit Jennifer Garba, responsable de la stratégie digitale du Moca. C’est pourquoi l’expert des musiques et des industries culturelles africaines Alain Bidjeck a eu l’idée en 2016 du Moca – pour Movement of creatives Africas (Mouvement des Afriques créatives) –, une sorte de speed dating pour les amoureux de la culture, organisé sur plusieurs jours, dédié à la créativité et à l'entrepreneuriat culturelle.

Ainsi pendant sept années, cet événement s'est fait connaître à Paris. C’est seulement depuis 2021 que le Moca s’est déroulé pour la première fois sur le continent africain avec une édition à Kigali au Rwanda, en partenariat avec l’association Africa in Colors. « L’idée est de conjuguer nos forces afin de valoriser nos talents locaux. À l’heure actuelle, l’Afrique du Sud dispose d’une renommée internationale, l’Afrique de l’Ouest également mais à l’est, hormis peut-être la princesse du Burundi Esther Kamatari qui est l’égérie de Guerlain, les talents de cette région sont méconnus. Notamment au Rwanda. Il n’y a pas que les génocides, la capitale est devenue "the place to be" où beaucoup d’entreprises s’installent. À part les personnalités issus de la diaspora, Gaël Faye, Stromae, les talents rwandais sont encore méconnus à l'étranger », explique Jennifer Garba. 

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Le Covid-19 n’a pas refroidi les participants avec 2500 personnes en présentiel et connectées, pour 93 intervenants répartis entre 25% de créateurs, 47% d'entrepreneurs, 15% d’institutionnels et 13% d'autres acteurs. L’année suivante, l’édition a été renouvelée et a plus que doublé le nombre en termes de participants. Entre les conférences, les concerts et les expositions, il y a aussi le Moca Talent : un concours qui récompense cinq jeunes porteurs de projets innovants avec un impact culturel, social et économique. Ce prix assure aux lauréats une année de mentoring en plus d’un accès privilégié à un carnet d'adresses de choix. « Nous voulons proposer un lieu de rencontre entre les talents internes et externes, en invitant des personnalités internationales aux côtés des locaux, et éventuellement créer des collaborations », lance la responsable de la stratégie digitale. En parallèle, le Moca planche sur un fonds à destination des femmes, comme une sorte d’incubateur pour accompagner ces entrepreneuses de moins de 30 ans porteuses de projet. Les organisateurs donneront sûrement un aperçu de ce projet lors de l'édition 2023 du Moca qui partira au Maroc.