Le président-fondateur de l'agence MCBG Conseil revient sur les grandes actualités de la semaine.
Le tweet de Patrick Pouyanné, patron de TotalEnergies, pour relativiser et contextualiser par rapport à 2020, année atypique, l’augmentation de sa rémunération de 52 % en 2021.
Twitter est un outil d’affrontement politique qui reflète en direct l’expression de tous les clivages. C’est comme prendre la parole dans l’hémicycle sans avoir préparé son discours. Aujourd’hui, il faut repenser la communication politique et se dire que les patrons n’ont plus rien à prouver sur l’utilisation des réseaux sociaux. Patrick Pouyanné n’aurait donc pas dû publier ce tweet. Il aurait d’ailleurs dû laisser ses soutiens communiquer. De plus, sur le fond de son message, il y a un vrai problème. La rémunération du patron de TotalEnergies est forcément disproportionnée par rapport à celles des autres salariés du groupe, dont ceux qui travaillent dans les raffineries. Il aurait plutôt dû communiquer sur les engagements et valeurs de l’entreprise.
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La communication du gouvernement face au mécontentement salarial.
En appelant les patrons à augmenter les salaires de ses employés, le gouvernement se déresponsabilise. Or cette stratégie de communication est systématiquement inefficace. Cette mise en retrait du politique avait déjà été visible durant la gestion de la crise sanitaire. Maintenant, la question est vraiment de savoir ce qui relève du champ du politique.
Le Parisien qui censure l’interview du leader de la CGT, Philippe Martinez, selon Le Monde.
Je ne veux pas entrer dans les clivages entre les deux titres. En revanche, je constate qu’il y a un réel problème dans la manière de traiter les informations relatives à l’essence et plus largement à l’automobile. Et cette difficulté des médias à gérer ce traitement n’est pas du tout prise en compte par les politiques et les entreprises. La ligne éditoriale du journal Le Parisien, c’est d’être du côté des Français et des automobilistes. Plus largement, avant de donner la parole à Philippe Martinez, les médias se demandent à quelle partie de la France ils s’adresseront.
L’affaire Lola et sa récupération politique et médiatique.
La récupération politique et médiatique est arrivée très tôt, mais ce n’est pas une première. Nous avons d’ailleurs constaté que les deux extrêmes droites avaient déployé des stratégies de communication différentes. Au sein du Rassemblement national, le plus important est de respecter le choix de la famille et de ne pas faire de vague, bien que ce fait divers leur profitera dans tous les cas. Du côté d’Éric Zemmour, l’attitude est plutôt agressive. Il a besoin d’exister quel que soit le prix et ne tient pas compte de l’aspect humain de cette affaire.
Jean Castex nommé président et directeur général de la RATP par Emmanuel Macron.
C’est un dossier sensible qui peut politiser la RATP, dès lors qu’Emmanuel Macron donne de la visibilité à la direction de cette entreprise pour en faire un lieu de présence politique avec Jean Castex. Les problèmes de la RATP vont donc devenir ceux de Jean Castex. Pour les Parisiens, c’est une bonne nouvelle, car ils mettront désormais un visage au SAV. Mais c’est aussi une mauvaise nouvelle, dans la mesure où ils peuvent penser que les décisions prises par Jean Castex sont celles de l’Élysée.
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Le décret qui interdit toute publicité lumineuse en cas de menace pour la sécurité d’approvisionnement en électricité.
Encore une fois, le gouvernement affiche un certain volontarisme, mais ne le pratique pas. Cela relève d’une incapacité à agir, et c’est problématique vis-à-vis de l’opinion publique. Pour recréer un lien de confiance avec les Français, il serait plus efficace de dire qu’ils veulent supprimer la publicité lumineuse à partir de 22 heures, sachant que l’impact sur l’affichage sera extrêmement faible.
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