Créée il y a 22 ans, la société de marketing à la performance change de direction. François Deltour passe la main à Christophe Bosquet, et le triumvirat de fondateurs fait entrer un fonds : Aquiti Gestion.
Parmi les quatre fonds qu’elle avait consultés, tous avaient accepté. Quand elle a signé cet été, Effinity était dans la rare position de pouvoir choisir. Ce n’est pas un hasard. La société de marketing à la performance, créée en l’an 2000 en pleine ébullition du net, n’a pas arrêté de suivre son bonhomme de chemin, tout en restant rentable et en s’autofinançant, naviguant dans les évolutions du web et entre les rochers de ses transformations juridiques. « Pour un fonds, rentrer au capital d’une entreprise rentable, c’est plutôt recherché en ce moment », ironise Christophe Bosquet, le nouveau dirigeant. Effinity s’est toujours permis de dire non à tous ceux qui voulaient la racheter. « On a déjà vu ça par le passé. 1+1 ça fait 1. C’est toujours compliqué dans nos métiers, il faut la même culture, la même technologie, et être sûr que tout le monde puisse travailler ensemble », continue Christophe Bosquet. Ils ont préféré faire route tous seuls et s’adapter à leur manière.
En 2021, la boîte affiche 16% de croissance pour un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros, et emploie 60 personnes en France qui gèrent des clients sur le territoire et ailleurs en Europe (pour environ 13% du chiffre). Mais 22 ans après sa création, les fondateurs François Deltour et Sylvestre Kranjcevic veulent passer la main. Avec Christophe Bosquet, ils ont monté depuis le début une structure familiale qui grossit à son rythme, dans un état d’esprit qu’ils revendiquent assez sain, loin des promesses financières de survalorisation ou d’hypercroissance.
Lire aussi : Castor & Pollux renouvelle sa gouvernance
Mais les trois compères n’ont pas dit non au développement pour autant. Durant toutes ces années, ils ont créé de nouvelles activités autour de l’affiliation, leur métier d’origine (80% du chiffre) : le search, le social ads, l’influence et le display. « Le but, c’est d’accompagner les clients sur des leviers parallèles qui fonctionnent entre eux. Travailler la relation au consommateur dans son cycle de vie. C’est la continuité de la relation client qui devient primordiale », explique Christophe Bosquet. Et c’est précisément ce qui lui donne, à lui, l’envie de continuer. « Sur nos métiers, nous sommes exactement comme en l’an 2000. Je retrouve la même envie de faire de nouvelles choses, car tout change », explique-t-il. La perception du consentement du consommateur redéfinit pleinement la manière avec laquelle les marques interagissent avec lui. « Il n’est vu que dans une considération légale et technique. Ce que nous défendons, nous c’est une vision où le consentement possède un but dans la relation », continue-t-il. Qu’est-ce que la marque offre en échange ? Quel service, quelle valeur ? Alors que l’inflation grimpe, les consommateurs sont en attente des marques.
C’est cette philosophie et cette marge de progression qui ont convaincu les différents fonds de mettre au pot. Et Aquiti Gestion de remporter le projet. Au total, une levée de 11,5 millions et une réorganisation du capital entre la holding, Christophe Bosquet et Tony Lelièvre, le CTO d’Effinity depuis 15 ans. La Banque Populaire et la Caisse d’Épargne sont venues soutenir l’opération sur un marché où aucun géant américain n’a jamais réussi à s’implanter.
Chiffres clés
30 millions d'euros
Chiffres d'affaires 2021.
80
Nombre de collaborateurs.