Orès prend l’accent parisien

Même la pandémie n’aura pas réussi à freiner Orès dans sa marche en avant. L’agence créative indépendante d’origine lilloise, lancée en 2013 par Nicolas Guittard et Thomas Bevilacqua notamment, table sur +30% de croissance cette année et officialise parallèlement l’ouverture d’un bureau à Paris, placé sous la houlette de Bénédicte Muller, directrice générale. « Le bureau, qui a en réalité ouvert depuis plusieurs mois, rassemble déjà une quinzaine de collaborateurs », précise cette dernière quant à une implantation logique à plus d’un titre pour une agence comptant parmi ses références structurantes Auchan, Decathlon, Porsche ou Tropico.

Enjeux de recrutement

« Trois raisons principales nous ont poussé à ouvrir ce bureau. Tout d’abord l’enjeu RH et la nécessité de répondre à des besoins de recrutement importants sur un marché des talents qui reste historiquement centralisé. Après avoir recruté les meilleurs dans le Nord, c’est un moyen pragmatique pour l’agence de pouvoir attirer de nouveaux profils », développe-t-elle. « S’y ajoute l’enjeu business avec les facilités que cela implique pour le new biz et les relations avec les clients établis à Paris, même s’il ne s’agit pas de la raison première », poursuit Bénédicte Muller, qui en veut pour preuve les liens noués au fil des ans avec le groupe Coca-Cola depuis la maison mère des Hauts-de-France. Dernière raison – et pas des moindres –, l’enjeu RP avec la volonté de gagner en notoriété sur un marché où « les agences de province ayant pignon sur rue » dans la capitale se comptent sur les doigts d’une main. Forcément, cette réussite fulgurante sur un marché fragilisé par la crise a de quoi questionner. Orès, qui revendique 22 nouvelles marques signées depuis le début de l’année pour une centaine de clients au total – dont 70 accompagnés depuis plus de trois ans –, aurait-elle trouvé la recette miracle ? « Notre proposition de valeur s’est construite dès le début sur une forme d’agilité », analyse Thomas Bevilacqua, Nicolas Guittard évoquant « une humilité et une énergie déployées pour chaque sujet » ayant par exemple permis à Orès d’étendre progressivement son périmètre chez Auchan via « le travail préliminaire effectué sur le social media ».

Internationalisation active

Autre preuve de ce dynamisme, l’accord noué avec European Digital Group fin 2020, au terme duquel les associés fondateurs d’Orès restent majoritaires au capital et deviennent associés du groupe lancé en 2019 par Vincent Klingbeil et Montefiore Investment. « Cet accord, qui doit nous aider à grandir, permet de cibler d’autres typologies de clients et de missions tout en combinant la souplesse du fonds d’investissement et la force des expertises digitales du groupe », estime Nicolas Guittard, citant le gain récent de Partouche comme reflet des synergies en cours. De là à ouvrir prochainement de nouveaux bureaux ? « L’agence s’est construite sur un développement international et entrepreuneurial comme à Hô Chi Minh Ville », répond en creux Thomas Bevilacqua, qui se déplace régulièrement aux États-Unis. Après l’accent parisien, place à l’accent américain ?