Edelman France, indicateur de confiance

Comment tourner la page Elan Edelman ? C’est, forcément, la question qui vient à l’esprit après le départ fin 2020 de Marion Darrieutort, charismatique CEO et figure de proue hexagonale, et l’arrivée d’Anne-Cécile Thomann et Emlyn Korengold à la tête d’une agence rebaptisée Edelman France. Le tandem de co-CEO, en provenance de TBWA Corporate, ne se formalise pas pour autant. « La feuille de route est claire. L’objectif est de s’arrimer sur ce qu’est Edelman à l’international pour développer l’agence », résume la première nommée, en écho à la force de frappe du réseau américain (6000 collaborateurs dans une soixantaine de bureaux) et au repositionnement opéré récemment des relations publics vers la communication intégrée. Un détail qui a son importance.

Grammaire commune

« Trois raisons principales nous ont poussé à rejoindre l’agence. La première, c’est cette aire de jeu revue à la hausse et la possibilité d’avoir accès aux équipes expertes et aux métiers d’un réseau qui était peut-être jusque-là moins exploité. La deuxième, c’est la volonté manifeste d’investissement et de croissance. On le voit avec un cheptel de clients qui font appel à l’agence comme jamais auparavant. La troisième, c’est la liberté que nous laisse le réseau. À côté de cette grammaire commune, l’agence a les coudées franches », synthétise Emlyn Korengold. À qui les faits donnent pour l’heure raison. Depuis leur intronisation, l’agence a ainsi effectué « 30 recrutements » et remporté « sept pitchs en cinq mois », sans oublier deux compétitions majeures en cours. Et le meilleur serait encore à venir, à en croire les dirigeants. « Nous allons annoncer une série de recrutements importants afin de renforcer la séniorité des équipes et la dimension créative de l’agence », expliquent-ils d’une même voix. Autre élément symbolique témoignant de cette volonté d’Edelman d’investir à long terme sur le marché français, de nouveaux locaux flambant neufs situés en plein cœur de la capitale. « Un choix qui illustre la volonté de se réinscrire au centre du jeu », abonde Anne-Cécile Thomann. Pour y parvenir, l’agence, qui privilégiera la croissance organique via des comptes structurants, entend également renforcer la dimension conseil de son offre.

Spécialisation exigée

« Le but est de développer par exemple la communication financière et les affaires publiques, en gardant à chaque fois à l’esprit l’idée de spécialisation. On ne veut surtout pas être une agence généraliste », complète Emlyn Korengold. Qui pourra s’appuyer sur un acquis légitime : les relations entre Edelman et la notion de « trust », qui fait l’objet d’études régulières de la part du réseau, convaincu d’y voir la clé d’une communication réussie. « La réputation constitue aujourd’hui un indicateur central alors que la confiance en la marque s’avère encore plus primordiale. C’est un axe de différenciation qui permet de challenger un modèle traditionnel d’indicateur marché », estime le dirigeant, évoquant pour finir un « taux d’attrition très faible pour l’agence » depuis le début de l’année. Là encore, un bon indicateur de confiance.