Lieux de l'événementiel
Opérateur de neuf sites de congrès et salons de la région Paris Île-de-France, Viparis doit rester rentable dans un secteur où les besoins en surfaces sont orientés à la baisse. Pablo Nakhlé Cerruti, son directeur général, nous explique la stratégie mise en place par l’entreprise.

La crise sanitaire a redistribué les rôles dans l’événementiel, imposé de nouveaux formats… Que vous inspire cette mutation ?

Pablo Nakhlé Cerruti. L’écosystème de l’événementiel dans son ensemble se transforme et va continuer à se transformer dans les mois à venir, mais nous commençons déjà à nous forger des convictions. Il convient par exemple de considérer distinctement les déplacements d’affaires et les grands rassemblements professionnels, qui ne répondent pas aux mêmes besoins. Les événements professionnels vont continuer à se tenir tout en évoluant vers davantage d’hybridation, avec une partie présentielle forte et une partie digitale permettant de décupler l’audience et d’assurer l’engagement de plus de participants. Par ailleurs, les organisateurs d’événements internationaux vont être plus exigeants et choisiront des villes qui leur assureront une audience mondiale. Paris fait partie de ces grandes métropoles. Dans ce contexte, acteurs publics et privés doivent poursuivre leurs efforts pour renforcer ensemble son attractivité, car la concurrence va être forte.

 

Que cela va-t-il impliquer pour vous ?

À Viparis, nous avons engagé une réflexion sur chacun de nos mètres carrés. Avec le recul, nous voyons que Paris Expo Porte de Versailles est un bon laboratoire. Nous avons commencé sa transformation en 2015 et nous allons dupliquer les changements que nous y avons opérés sur tous nos autres sites à l’horizon des Jeux olympiques de 2024. Cela signifie apporter de la flexibilité à nos espaces, répondre aux besoins de digitalisation de nos clients et renforcer la dimension expérientielle. Sur ce point, nous avons une responsabilité vis-à-vis de l’exposant, du congressiste, de chaque visiteur. Cela passe notamment par une offre complète de commerces, de restaurants… CNIT Forest, qui sera inauguré à l’été 2022 (premier grand lieu – 20 000 m2 – à ouvrir ses portes depuis la crise), répondra à tous ces critères d’exigence.

 

Comment rester rentable en vendant moins de mètres carrés ?

N’oublions pas qu’au deuxième semestre 2021, nous devrions retrouver un niveau d’activité similaire à celui de 2019 en termes de nombre d’événements, même si nous anticipons moins d’exposants et de visiteurs, et donc une surface plus restreinte de nos sites. Nous allons devoir générer des revenus et de la croissance en répondant aux nouveaux besoins de nos clients. Il s’agit de continuer à optimiser nos espaces avec des sites plus souples et qui s’adaptent aux événements qu’ils accueillent, davantage exploités durant l’été, les weekends ou des moments interstitiels entre deux salons. Mais aussi d’apporter de nouveaux services digitaux, pour les événements hybrides ou pour répondre aux enjeux de sécurité sanitaire. Il nous faut enfin développer l’expérientiel, qui génère déjà des revenus liés aux commerces, aux hôtels et aux restaurants. Nous allons par conséquent continuer à investir pour transformer nos sites.

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