Le secret a été bien gardé. Hill+Knowlton Strategies Paris et RPCA, deux agences du groupe WPP dans l’Hexagone, fusionnent pour donner naissance à une agence de relations publics d’une soixantaine de salariés. « Un nouveau comité de direction a été mis en place et la fusion est effective juridiquement depuis le début de l’année 2021 », retrace Valérie Lecasble, nommée directrice générale de H+K Paris il y a deux ans avec « pour mission de développer l’agence », tête de gondole française d’un réseau international présent dans 45 pays. D’où une question, forcément : pourquoi tant attendre pour communiquer ? Afin d’y répondre, un flashback s’impose.
P&L commun
« Lors de ma prise de fonction, on m’a donné carte blanche. À cet égard, une stratégie de croissance externe a d’abord été privilégiée. Mais deux projets étudiés de près ont finalement dû être abandonnés », remet celle qui a également occupé la fonction de vice-présidente de TBWA Corporate entre 2008 et 2016. C’est à ce moment que la piste interne prend corps. « Outre le départ annoncé de Thierry Meunier, directeur général de RPCA, il existait une forme d’exception française, seul pays où H+K Strategies disposait de deux agences », pointe la dirigeante en écho au rachat de RPCA intervenu quelques années plus tôt, les entreprises ayant ensuite continué à évoluer indépendamment. « Concrètement, les agences se retrouvent désormais liées par un même P&L mais continueront d’évoluer sous leurs marques respectives », ajoute Valérie Lecasble au sujet d’une association qui coulerait de source. « Les deux structures, d’une taille et d’un volume d’affaires comparables, permettent désormais de proposer la totalité de la palette des métiers des relations publics, des volets affaires publiques et corporate très institutionnels au marketing créatif plus consumer et lifestyle en passant par l’événementiel. D’autre part, les clients sont complémentaires, avec d’un côté H+K qui dispose d’acteurs internationaux comme Pfizer ou Facebook et de l’autre RPCA qui possède un portefeuille à l’accent plus français. Tout ceci explique qu’il n’y ait pas de zone de recouvrement », justifie la dirigeante quant à un attelage qui va devoir faire ses preuves sur un marché des relations publics - au sens large du terme - de plus en plus éclaté.
« Rentabilité à deux chiffres »
« Je suis convaincue que dans le contexte actuel, les métiers des relations publics ont une carte à jouer. Disposer d’un seul interlocuteur est un schéma qui a la préférence des marques », prêche l'ancienne journaliste (rédactrice en chef du Nouvel Economiste, directrice de la rédaction de France-Soir, directrice générale de CNews…). La liste des marques séduites au premier semestre ne la fera pas mentir. Outre Kronenbourg, H+K Paris a convaincu Barilla, Qualco, NetApp, Mazda ou Smile Direct Club. Sans omettre le renouvellement d’Engie. « Cette fusion est une opération offensive, raison pour laquelle l’annoncer durant la crise aurait pu être mal interprété », recontextualise celle qui en veut pour preuve la « rentabilité à deux chiffres » de l’agence.
Chiffres clés
45. Nombre de pays dans lesquels opère le réseau H+K Strategies.
60. Nombre de collaborateurs de H+K Strategies Paris.
85. Nombre d'agences du réseau H+K Strategies à travers le monde.
