Design
Après quatre ans à la tête de l'Association Design Conseil, Luc Speisser, global chief innovation officer de Landor & Fitch, va bientôt passer la main. L'occasion de dresser son bilan pour Stratégies.

La fin de deux mandats, c’est forcément un moment de nostalgie : « J’ai adoré ce bureau », avoue Luc Speisser, global chief innovation Officer de Landor & Fitch et président de l’ADC (Association Design Conseil) qui va bientôt passer la main. C’est aussi l’heure des bilans. « En quatre ans, nous avons changé l’état d’esprit, la culture. Je dirais qu’on est passé du “je” au “nous”. Auparavant, c’était un bureau où régnaient de fortes personnalités, avec sans doute un peu trop de testostérone », résume Luc Speisser.  

Cinq verbes

La ligne de route du patron de Landor a tenu, ces deux mandats durant, en cinq verbes. « S’affirmer », tout d’abord. « Je voulais positionner nos agences en tant que championnes de la marque, et qu’il y ait de moins en moins de place pour les beaux discours non suivis d’actes. Pour ce faire, nous avons monté les “Success Stories”, repères d’efficacité de la marque avec des résultats tangibles, regroupés dans une banque de cas accessibles sur notre site. »  

Autre verbe, le « faire » : « Il s’agissait de faire le lien entre conception pure et affirmation de notre métier. » Troisième axe : « Inspirer ».  « Nous avons lancé l’événement annuel “In Design We Trust”, qui permet de partager, façon TED, sur des thèmes ultra-différents présentés en cinq minutes par une quarantaine d'agences, du godemichet au packaging durable en passant par l’ergonomie des portes. Nous avons commencé à 250 personnes au musée de l’Architecture, et avons fini à 350 en refusant du monde... » 

Le verbe « ouvrir », quant à lui, aura sans nul doute marqué l’ère Speisser : « Nous avons ouvert le bureau à tous les métiers du design, motion design, typographie... Par ailleurs, nous avons féminisé le bureau, alors que l’ADC était un truc de patrons et pas de patronnes... ». Résultat : « Le nombre d’adhésion a explosé, de 14 ou 15 en 2017, on est passés à 28 adhérents aujourd’hui, avec des agences de différentes tailles [Luciole, Brandimage, Big Youth, W, Leroy Tremblot, 17 Mars, Namibi...], et ce, bien que le nombre d’agence ait dramatiquement baissé. »  

Lieu de soutien

Dernier verbe, et pas des moindres : « soutenir ». « En 2018, nous avons lancé des réunions d’échange entre agences, avec la crainte que les gens n’osent pas venir discuter entre concurrents. Aujourd’hui sur des sujets comme les RH, les salaires, ou le télétravail, nous avons réalisé 12 réunions par an avec 20 personnes à chaque fois. Nous avons continué avec les commerciaux : 8 réunions regroupant à chaque fois 25 membres. Même chose avec les thématiques créa, qui ont fédéré 37 personnes à distance... C’est ça, une association ! » L’ADC s’est également transformée en un lieu de soutien pendant la crise sanitaire. « C’est un lieu neutre de partage d’expérience où l’on partage des choses humaines et pas seulement de la data », résume Luc Speisser. 

Alors que nous écrivons, un nouveau bureau de l’ADC devrait être élu la semaine du 22 mars. Celui-ci nommera, les semaines qui suivent, la tête de l’ADC. On murmure qu’à un président pourrait succéder une présidente... 

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