Révolutionner, réinventer, disrupter, hacker… Le champ lexical qui accompagne le lancement d’une nouvelle proposition sur le marché de la communication s’apparente souvent à un concours de superlatifs. Et pas forcément à raison. Autant dire que dans de telles conditions, Kikar a des airs d’exception salutaire. Car si la marketplace de concepts créatifs lancée l’an passé estime elle aussi apporter quelque chose de neuf, force est de reconnaître que la start-up venant d’intégrer Station F a le potentiel pour rebattre les cartes.
Idées ressuscitées
Derrière ce projet permettant d’assortir les idées créatives des agences aux besoins des marques, deux hommes et un constat. « Même si nous avons évolué dans des univers différents [la production pour l’un et les agences de communication pour l’autre], nous notions la même chose au quotidien. À savoir que des projets incroyables mouraient ou ne trouvaient pas preneurs faute d’adéquation entre l’offre et la demande. On s’est dit qu’il fallait inverser le processus en sourçant une large typologie de concepts - publicité, événementiel, réalité virtuelle, podcasts… - afin de les faire matcher avec les briefs des annonceurs », retrace Benjamin Mamou, cofondateur et CEO.
« Sur la partie techno, le but est de trouver la meilleure combinaison. À l’heure actuelle, la plateforme repose sur un outil de création de brief en trois minutes, articulé autour d’une douzaine de questions : medium préférentiel, cible, tonalité… À cette étape préliminaire s’ajoute un questionnaire permettant d’affiner la sémantique et, plus largement, la data associée pour atteindre 40 à 50 caractéristiques par concept et par brief. Ces éléments permettent alors de sélectionner puis de présenter par vidéoconférence au client les trois ou quatre pistes les plus affinitaires », détaille son cofondateur Nathanaël Rouas quant à une mécanique avantageuse tant pour les agences que pour les marques. Pour les premières nommées, ces idées qui n’auraient jamais vu le jour s’apparentent à du « bonus ». Et pour les marques, « qui prennent désormais la parole trois fois par jour sur au moins autant de canaux différents », le gain de temps, la diversité des propositions et même les économies, s’avèrent tangibles. Signe que Kikar ne laisse pas insensible, une première campagne a déjà vu le jour sous la forme d’un spot signé Mai 69 pour le compte de Liligo.
Objectif levée de fonds
Reste que si le concept est limpide et éprouvé, la capacité à nourrir l’algorithme va jouer un rôle-clé. C’est la raison pour laquelle Kikar, qui s’appuie sur des agences comme Pavillon Noir, Kewl (Konbini), Havas Sports & Entertainment ou encore Moustic Studio, travaille à renforcer son portefeuille de marques. « Sept briefs sont en cours et nous avons bon espoir de signer au moins deux d’entre eux à court terme », affirment les fondateurs, pour qui l’arrivée au sein de Station F doit permettre, via une levée de fonds prochaine, de « répondre aux enjeux et aux coûts de développement sur le volet techno » ainsi que de « gagner en visibilité ». De quoi décoller sous peu ?
Chiffre clé
6%. La commission que prend Kikar côté agence et côté annonceur, à la signature du devis uniquement.