Conseil
Sous l’impulsion de Marion Darrieutort, le cabinet en gouvernance et influence The Arcane se lance sur le marché. Son credo : aider à gouverner avec l’ensemble des parties plutôt qu’à diriger.

Il faut croire que les crises n’effraient pas Marion Darrieutort. Ce serait même tout le contraire. « Ces périodes sont une source d’opportunités et de réinvention incomparables d’un point de vue entrepreneurial », confirme la première intéressée. À l’origine du lancement de l’agence Elan en 2008, « en pleine crise financière », la fondatrice, qui occupait la fonction de CEO d’Elan Edelman depuis la fusion intervenue en 2014 avec le réseau international, a récidivé fin 2020. Et quitté par la même occasion une agence de relations publics devenue un des acteurs de référence sur le marché français, avec près de 120 collaborateurs.

Performance extra-financière

À la clé, le lancement d’un cabinet de conseil en gouvernance et influence baptisé The Arcane, qui se veut le miroir du changement d’époque. « La société s’est invitée dans le quotidien des dirigeants et des décideurs. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de diriger mais de gouverner avec les arcanes traditionnels - politiques, médias, syndicats… - mais aussi les arcanes nouveaux - mouvements à l’image des Gilets jaunes, think tanks, tribus telles que les collapsologues… L’expérience prouve que si les dirigeants sont habitués à composer avec les premiers, les seconds leur sont beaucoup moins familiers. Notre métier consiste à les accompagner pour gouverner avec l’ensemble des autres pouvoirs », développe Marion Darrieutort, pour qui les bénéfices associés ne font aucun doute. « Une bonne gouvernance est un levier de performance essentiel. En particulier à l’heure où après avoir longtemps privilégié la performance financière, les entreprises travaillent beaucoup la performance extra-financière. Nous voulons adresser le G des critères ESG (environnement, société, gouvernance) », ambitionne-t-elle. Dans cette optique, la structure nouvellement lancée s’articule autour d’une équipe « hybride » composée d’une dizaine de profils issus des milieux des études, de la politique, des institutions, de la publicité, de l’influence ou du conseil aux dirigeants. « Les clients attendent de l’agilité, de la rapidité et un esprit commando », estime la CEO, qui revendique déjà une dizaine de références venant de la tech, de l'industrie, de la finance ou des télécoms. Sans pour autant les nommer. « Prétendre jouer dans la catégorie des cabinets de conseil induit de respecter certaines règles tacites comme la culture de la discrétion », justifie celle qui est également coprésidente d’Entreprise et Progrès.

Loi Pacte et purpose washing

Et alors que « la loi Pacte représente un énorme business pour les agences » et fait parallèlement les beaux jours du purpose washing, Marion Darrieutort considère que The Arcane doit « faire preuve d’exemplarité » pour être crédible. « C’est la raison pour laquelle nous sommes l’une des très rares agences à avoir inscrit notre raison d’être dans nos statuts. Nous allons par ailleurs nous doter prochainement d’un board composé de noms reconnus sur le marché », dévoile-t-elle, le tout en « bâtissant une méthodologie autour de la gouvernance ». Avec un grand G.

Chiffre-clé

10. Nombre de clients que revendique le cabinet à date, issus des secteurs de la tech, de l'industrie, de la finance ou des télécoms.

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