Les nouvelles mesures de lutte contre le coronavirus annoncées le 11 septembre.
Ce n’est plus le monde d’avant, ni le monde d’après, mais le monde d’avec. Les gens sont déprimés : lorsqu’en mars, nous avons pris des mesures radicales au service du bien commun, tout le monde se disait que ça n’allait pas durer. L’enjeu, aujourd’hui, est d’éviter le reconfinement car nous entrons dans une crise économique. Voyez les rumeurs de licenciement chez les gros acteurs du conseil. Par ailleurs, ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’environnement qui, dans ce contexte, risque de passer à la trappe, sauf si l’on arrive à montrer que les différents volets de la transition écologique sont aussi des leviers de transformation économique.
La reprise des manifestations des Gilets jaunes.
Il n’y a pas vraiment de raison que le mouvement se calme compte tenu de la crise qui arrive. Il existe déjà des tensions sur la lutte entre les crises écologique et économique : on n’a pas réussi à traiter les deux problèmes à la fois. La question est celle de la relance de l’économie locale. Par exemple, seuls 2 % de ce qui est mangé sur un territoire est cultivé sur ce territoire. L’idée n’est pas de relocaliser à 100 % mais par tranches de 10 % pour favoriser l’emploi, le lien social, le sens dans la consommation ou la solidarité entre les habitants des territoires, qui constitue un facteur de résilience.
L’UFC-Que choisir porte plainte contre Samsung pour non-respect de ses engagements éthiques.
Les engagements éthiques et réaffirmations de responsabilité sociale sont susceptibles de constituer des pratiques commerciales qui engagent leurs émetteurs. Cela oblige les entreprises à être cohérentes. Samsung parle de « management responsable ». Ce langage imprécis ne sert à rien. Les consommateurs ont de plus en plus besoin d’être rassurés avec honnêteté et transparence sur les difficultés que les entreprises traversent, ce qu’elles font, ce qu’il leur reste à faire. On n’attend plus que les entreprises soient parfaites mais honnêtes. Par exemple, Patagonia, Nike, Marks & Spencer et même Primark, avec des niveaux de détails toutefois différents, mettent en ligne des cartographies de leurs usines avec les chiffres-clés voire des audits sociaux. Patagonia avait même un site à part, « Chronique de notre empreinte ». Samsung devrait s'en inspirer.
L’appel au boycott de Netflix à la suite de la mise en ligne du film Mignonnes sexualisant ses héroïnes.
Le film qui se revendique féministe interroge l’hypersexualisation des jeunes filles. Son propos est de montrer combien celles-ci sont tiraillées entre deux modèles de féminité tout en pointant du doigt les contradictions de nos sociétés (plus les femmes sont sexy, plus elles sont populaires). Beaucoup de gens qui appellent au boycott n'ont sans doute pas vu Mignonnes. Dénoncer la sexualisation d’un film qui dénonce l’hypersexualisation, c’est délirant. Cela pose le problème de la place de la cancel culture qui veut annuler ce qu’elle n’a pas vu en adoptant une posture moralisatrice qui limite le débat contradictoire.
Le Stratégies Summit du 16 septembre autour de l’utilité des entreprises, de la proximité et de la personnalisation.
Ces thématiques mettent la rentrée sur les bons sujets. On a vu que l’intérêt général comme la santé dépendent de choix industriels. La crise a aussi permis de redéfinir les actions essentielles à la société. Sur la proximité, pour éviter le « raison d’être washing », il y a besoin de concret et d’actions. Par exemple, la Maif a restitué aux sociétaires les économies réalisées sur la sinistralité automobile. L’incarnation de la raison d'être se joue dans la proximité.