« Le constat que l’on peut faire deux mois après le début du confinement, c’est que cette crise a définitivement signé pour le monde des agences la fin des gourous, dont les dogmes ont été cruellement démentis par les faits. On aborde désormais un tout autre modèle, plus axé sur l’écoute au sens large. S’il fallait également retenir deux autres enseignements sur lesquels bâtir, ce serait la fluidité qui est née avec les clients ainsi que la valeur de l’humain, qui constitue plus que jamais l’actif principal dans nos métiers. Pour l’heure, il s’agit donc de conserver cette nécessaire agilité tout en définissant véritablement les grands axes de ce new deal. Pour les 250 collaborateurs, même si la réouverture des locaux se fera progressivement à compter du 25 mai, le temps de présence n’est plus un sujet. Ce serait une hérésie de contraindre les salariés à venir systématiquement et il faut s’attendre à une généralisation du télétravail. De la même manière, cette crise va nous pousser à inventer des modes de collaborations neufs, à mi-chemin entre le salariat à plein temps et le statut pas encore assez protégé de freelance. Ces changements auront évidemment des répercussions sur l’organisation physique de l’espace mais aussi sur le modèle de l’agence, qui s’adapte en passant par exemple d’un reporting mensuel à hebdomadaire. À notre échelle, on va faire la révolution avec un plan de route défini pour les cinq prochaines années. Côté clients, la situation est moins avancée puisqu’il s’agit de discussions bipartites. Mais des pistes existent. Des réunions physiques, chronophages, n’auront plus lieu d’être au profit de modes alternatifs comme les visoconférences. Il faut également revoir le modèle traditionnel coûteux des compétitions et le mode de rémunération des agences en privilégiant des paiements échelonnés tous les mois plutôt que les contrats annuels retribués au travers d’un scope. Les deux parties peuvent y trouver leur intérêt. »