C'était lors d'un Paris-Marseille, il y a 15 jours. «J'étais repassée à Paris pour fermer l'agence, alors que nous étions tous en télétravail. De retour en confinement dans le Sud, la première chose que j'ai faite, c'est de décrocher mon téléphone.» Depuis sa voiture, Céline Angelini, présidente fondatrice du groupe Marie-Antoinette, appelle alors ses clients. Un par un. «Nous avions tous besoin de parler, je sentais beaucoup d'angoisse de la part de certains de mes clients. Dans la voiture, nous leur avons promis de maintenir le lien.»
Confinés mais inspirés
Dès le lendemain, le mardi 17 mars, une newsletter est envoyée à tout le portefeuille de l'agence, qui couvre relation publics, événementiel et social media. Celle-ci contient «de l'insight, mais aussi de la data, avec une infographie par jour sur le dating, la déco, la restauration... Chacun des secteurs dont nous nous occupons.» «Confinés mais inspirés» : le nom de cette lettre quotidienne inspire en tout cas à ses lecteurs... beaucoup de gratitude. «Les retours ont été extrêmement positifs. Notre mission, c'est d'apporter une bouffée d'air frais à nos clients.» Une autre newsletter, hebdomadaire cette fois-ci, «La Guilloteam», du nom de l'équipe de l'agence Marie-Antoinette, condensera les anecdotes de confinement des collaborateurs de l'agence. «J'y raconterai, par exemple, comment ma consommation de glace a été multipliée par trois», s'amuse Céline Angélini.
Réorienter vers le digital
Pour autant, les 35 membres de «La Guilloteam» ne chôment pas. «Nous comptons beaucoup de clients dans l'agro-alimentaire - Saupiquet, Pink Lady, Madrange... - mais aussi des clients en retail qui se sont réorientés vers le e-commerce, comme Fnac-Darty. Pour beaucoup de clients, nous avons réorienté la stratégie et les honoraires vers le digital. Certains clients voulaient couper leur budget RP, nous leur avons expliqué que c'était une erreur : il faut continuer à garder le lien avec les journalistes, les influenceurs.»
Se battre trois fois plus
Et plus que jamais, il faut se montrer combatif. «Emmanuel Macron a dit que nous étions en guerre. Eh bien, en agence, il faut se battre trois fois plus que d'habitude. Mais je suis convaincue que tout cela contribue à une dynamique positive.»