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Persuadé de posséder une forte marge de progression sur le marché français, Valtech fait de l’Hexagone son nouveau cheval de bataille et entend y doubler à terme son chiffre d’affaires.

Nul n’est prophète en son pays. Et qui de mieux placé que Valtech pour le savoir ? À l'origine simple SSII spécialisée dans les technologies web, la société française a connu plusieurs vies depuis son lancement en 1993. Ancienne étoile des valeurs Internet, le groupe a en effet enregistré des difficultés chroniques dans le sillage de l'éclatement de la bulle en 2001 avant de trouver un second souffle ces dernières années. La recette ? Un modèle hybride à la croisée du conseil, de la com et de la tech lui ayant permis de se faire une solide réputation dans le domaine de la transformation digitale des entreprises. Au point de batailler désormais face à des poids lourds de la trempe d’Accenture Interactive ou de Publicis Sapient et de séduire des références comme Audi, en témoigne la joint-venture lancée conjointement en septembre 2018 pour développer le véhicule du futur. «Le groupe dispose aujourd’hui d’une taille critique avec près de 3000 collaborateurs et une implantation dans 16 pays avec une quarantaine de bureaux. Nous disposons d’un ancrage fort sur le continent européen mais nous sommes aussi présents en Amérique du Nord et du Sud, en Inde, à Shanghai ou encore en Australie», synthétise Stéphane Amis, directeur général de Valtech en charge de l’agence en France, pour qui la priorité du moment s’impose d’elle-même.

 

Développement des offres

«Lorsqu’on regarde les marchés sur lesquels nous sommes établis en Europe, que ce soit dans des pays comme le Danemark, la Suède ou maintenant la Suisse avec le rachat récent d’Infocentric, l’une des trois principales agences digitales du pays, la marge de progression est faible. En revanche, la France est un marché sur lequel il existe un fort potentiel de croissance», juge-t-il à propos d’une activité hexagonale qui représente actuellement «12% du chiffre d’affaires» et mobilise au quotidien près de 350 collaborateurs. «L’objectif est de doubler de taille en trois ans», assure même le dirigeant. Dans cette optique, le groupe vient de débaucher Serge Biscard, ex-managing director d’Ogilvy Paris, en qualité de directeur général en charge du développement. «La feuille de route est claire avec deux axes de développement principaux : le new biz et l’élargissement de l’offre sur un certain nombre d’expertises comme les ‘‘connected services’’», ajoute celui qui intègre à cette occasion le comité de direction. De là à prévoir une ou plusieurs acquisitions dans les mois qui viennent ? «Nous sommes un peu plus orientés techno que certains de nos concurrents directs et nous avons également besoin de nous renforcer sur les aspects marketing services, créa, UX et design», se contente de répondre Stéphane Amis, précisant qu’une « équipe M&A scrute le marché à la recherche d’opportunités ». Repris il y a huit ans par le «family office» belge Verlinvest et le dirigeant actuel de l'entreprise, Sebastian Lombardo, Valtech semble bel et bien décidé se refaire un nom sur son marché originel.

Chiffres clés12% Part France du chiffre d’affaires350 Nombre de salariés en France (3000 au total dans 16 pays)300 millions d’euros Chiffre d’affaires 2019 du groupe (estimation)

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