BETC Fullsix, la stratégie de l’ombrelle

C’est une marque ombrelle qui espère faire rapidement de l’ombre à la concurrence. En lançant BETC Fullsix - une nouvelle structure rassemblant les expertises des agences BETC Digital, Ekino, MFG Labs et Fullsix -, le groupe Havas fait, en tout cas, de l’expérience client une priorité. Et mise sur un alliage copiloté par le bras armé numérique de sa filiale BETC ainsi que par Fullsix, autre filiale regroupant ses actifs technologiques les plus compétitifs que représentent Ekino (conseil, création et déploiement de produits et services) et MFG Labs (data et intelligence artificielle).

« Couvrir tout le parcours client »

« Ce lancement, sur lequel nous travaillons depuis plus d’un an, s’explique par des intérêts convergents mais aussi par la volonté de disposer d’un modèle intégré en mesure de couvrir tout le parcours client », synthétise Olivier Vigneaux, CEO de BETC Digital, qui dirige la structure en compagnie de Malo Gaudry, à la tête d’Ekino. « La question de la fusion s’est posée mais disposer d’une marque ombrelle semble plus adapté à l’heure actuelle pour répondre aux besoins du marché », complète ce dernier au sujet d’une demande en perpétuelle évolution. Pourquoi d’ailleurs une telle appellation alors que Fullsix ne pèse plus guère en termes d’effectifs, comparativement à BETC Digital (300 salariés) et Ekino (environ 220 collaborateurs) ? « L’idée, c’est de capitaliser sur la notoriété de BETC mais aussi sur celle de Fullsix, qui reste une marque forte », explique Malo Gaudry, pour qui « inclure la notion de “Digital” n’aurait eu aucun sens » au regard de l’activité de BETC Fullsix et de l’omniprésence grandissante du digital. « L’objectif, c’est de pouvoir répondre aux pitchs importants ayant trait à des sujets tels que les plateformes digitales, le CRM ou encore la refonte de l’expérience client », reprend pour sa part le CEO de BETC Digital, pour qui le facteur clé de succès réside dans la capacité à assumer les promesses originelles. « Lorsqu’on parle de modèle intégré, le plus dur reste toujours de la faire », constate-t-il en observateur avisé, appuyé par Malo Gaudry, pour qui « la différenciation passe par la capacité à conjuguer marque, créativité et exécution technique. »

Des projets et compétitions en cours

Car reste une inconnue de taille. Si BETC Fullsix, par la voix de ses dirigeants, estime que c’est le « bon moment pour lancer cette structure », le marché, connu pour sa segmentation historique des budgets, se montrera-t-il réceptif ? « Des clients comme Club Med prouvent que certaines marques sont matures sur ce volet. Il ne faut pas oublier que des appels d’offres de ce type n'existaient encore pas il y a cinq ans », rappelle Malo Gaudry, évoquant « plusieurs projets et compétitions en cours » dans des secteurs d’activité comme le tourisme, l’énergie et la santé. Et que l’on ne s’y trompe pas. Si chaque agence conserve son existence propre, « la partie commune doit devenir le principal moteur de développement », assure Olivier Vigneaux. Manière de confirmer les ambitions de cette marque ombrelle.