Alain Sivan, le grimpeur

Faut-il y voir un lien avec ses racines grenobloises et la proximité des cimes alpines ? Toujours est-il qu’Alain Sivan a gardé de ce haut lieu de l’alpinisme l’habitude de viser les sommets. Sans jamais s’arrêter en chemin. Un leitmotiv que le diplômé de l’ESC Dijon a fait sien tout au long d’une trajectoire qui vient de le voir nommé à la tête des activités santé d’Omnicom en France. La suite - finalement pas si logique - d’un parcours entamé au sein de l’agence FCA! sous le patronage du gourou créatif Jean Feldman.

Le déclic Nicorette

«Il n’y avait ni publicitaires ni médecins dans la famille, rien ne me destinait à devenir un spécialiste de la communication santé ! En réalité, je pensais plutôt me diriger vers une carrière de vétérinaire», se remémore celui qui a également été vice-président de la délégation Santé de l’AACC entre 2008 et 2012.

Alors, pourquoi une telle évolution ? «Tout a commencé en 2000, lorsque que je travaillais chez DDB sur des comptes internationaux comme Henkel ou Moulinex. Avec la mise en vente libre des substituts nicotiniques, j’ai hérité du budget Nicorette. C’est comme ça que j’ai découvert le monde très particulier de la com santé», poursuit celui qui devient un an plus tard directeur général et associé de DDB Health Ciel et Terre, structure nouvellement lancée dans le sillage du rachat de l’agence spécialisée du même nom.

« Un côté fox-terrier »

«Il nous a permis de passer d’une simple officine à un véritable réseau en France», estime avec le recul Hervé Brossard, évoquant une «personnalité rectiligne, efficace et constante dans l’effort». Et celui qui est aujourd’hui chairman Europe chez Sid Lee de résumer : «C’est quelqu’un qui se démarque par sa capacité à tenir le cap ». Même écho chez Nicolas Bordas, vice-président international de TBWA, devenu un proche d’Alain Sivan au fil des ans. «Sa force principale, c’est son optimisme», juge-t-il. Même s’il se montre souvent «impatient», en témoigne le « tremblement caractéristique de sa jambe droite», ce père de trois filles possède «un côté fox-terrier qui s’accroche malgré les hauts et les bas», dixit Nicolas Bordas, louant son «rôle moteur» et son «énergie». Une détermination qui ne sera pas de trop en ces temps de crise sanitaire et que l'intéressé consacre aussi à des disciplines sportives, comme la natation et le cyclisme.

C'est ainsi que le dirigeant, qui possède une maison à Séguret (84), s’astreint à gravir le mont Ventoux. Il y a quelques années, il s’est offert le scalp du Kilimandjaro. De là à voir avec cette nomination la consécration d'un grimpeur, il n’y a qu’un pas. «Je ne suis pas du genre à me considérer comme arrivé. C’est probablement la raison pour laquelle aujourd’hui, même si je ne monte plus jusqu’au sommet, je continue de grimper via les routes secondaires», confesse-t-il.