Il avait le verbe haut, la mise « rock n’roll », et une énergie communicative, assortie d’un rire qui l’était tout autant. Bruno Scaramuzzino est décédé à 61 ans, d’un arrêt cardiaque, le vendredi 21 février. Celui qui avait débuté chez CB News, a fondé à 25 ans l’agence d’édition Verbe, qu’il revendra, dix ans plus tard, à Publicis. Il rejoint ensuite Euro RSCG C&O, (Euro RSCG Corporate), dont il devient vice-président, ainsi que patron de de la filiale Euro RSCG Publishing qu’il a créée.
Mais cet éléctron libre, pas forcément à l’aise dans les grands réseaux, décide de quitter le groupe en 2005, à l’arrivée de Vincent Bolloré à sa tête, pour fonder Meanings. Il y a quatre ans, il avait revendu l’agence à 4 VentsGroup, qui a fusionné les deux entités pour devenir Epoka. Entre-temps, cet amoureux des mots à la faconde inimitable avait publié deux livres en forme de manifeste : « Parole » (Éditions L’Harmattan) et « Parler ! » (Éditions Meanings).
Passionné de l'Afrique
En novembre dernier, Stratégies rendait visite à Bruno Scaramuzzino, dans ses locaux de Cachan, foutraques et colorés, à sa démesure. L’on pouvait y contempler son impressionnante collection d’art africain : portraits d’enfants du Kivu, installations constituées de douilles de balles, fragment de case à calabre du pays Dogon… Une évidence pour Scaramuzzino, qui décomptait «plus de 100 séjours sur le continent».
Celui qui revendiquait d’avoir toujours «dirigé [ses] agences à l’énergie, pas à coup de tableaux Excel» avait décidé de «lancer une entreprise différente des autres en prenant du plaisir» : l’agence B’zz, qui entendait rappeler les sonorités du nom de son fondateur et se concevait «comme un label».