Communication
Trois ans après un nouveau LBO, l’agence indépendante, qui a connu plusieurs cycles depuis sa création en 1977, s’apprête à passer le cap des 150 collaborateurs.

C’est une spécificité du marché français. Les agences indépendantes de plus de 150 salariés, contrairement à ce qui se pratique chez les voisins britannique ou allemand, s’y comptent quasiment sur les doigts des deux mains. Un modèle à deux vitesses et un ordre établi que certaines agences tentent de bousculer. Parmi elles, DPS Les Indés. Une agence née à Lille et qui, en visant un total de 160 salariés pour 12,5 millions d’euros de marge brute à l’issue de l’exercice 2019, entend franchir un palier ; et par la même occasion rompre avec la discrétion qui la caractérise.

De trois à quatre pattes

« Nos racines sont lilloises et dans le Nord, on préfère travailler plutôt que communiquer. Mais le moment est opportun », enclenche Frédéric Clipet, président de l’agence également présente à Paris, Lyon et Varsovie, à l’origine de la reprise de l’agence en 2016 avec Sylvie Dedryver et Guillaume Ruckebusch, tous deux directeurs généraux. « L’agence s’est construite sur un socle publicitaire mais a élargi ses expertises au fil du temps », à l’image du « lancement du pôle marketing services au début des années 90 » ou de la « création d’une filiale dédiée au web en 1997 », poursuit le dirigeant. Qui rappelle qu’à cette évolution historique est venue se greffer une « vision un peu différente » dans le sillage du LBO (leverage buy out) mené il y a trois ans. « L’agence vivait sur trois pattes : la publicité, les marketing services - qui avaient intégré la data et muté vers le CRM - et le digital. On est en train de passer au quadriptyque publicité, CRM, PRM et social media avec la data pour lien », détaille Frédéric Clipet, évoquant un « continuum relationnel » de nature à séduire les annonceurs. Pour arriver à ses fins, l’agence est consciente qu’elle aura « besoin de se renforcer ». À commencer par le volet social media, pour lequel une acquisition est dans les tuyaux en 2019. Mais au-delà des expertises, c’est aussi sur la singularité de son modèle que DPS Les Indés entend capitaliser.

Long terme

« À l’exception de certaines compétences -conseil et achat média, RP, développement mobile…- ce qui nous caractérise, c’est la globalité des métiers et la capacité à implémenter dans le temps. Nous ne sommes pas une agence one shot », souligne Guillaume Ruckebusch, évoquant les cas de Nocibé et GMF, fidèles depuis plus de 10 ans. Ou encore celui, symptomatique, de Suzuki France, pour qui DPS Les Indés gère désormais « un scope presque complet au niveau local et national »« Nous sommes d’ailleurs présents sur tous les secteurs d’activité, à la fois en BtoB et en BtoC », relève finalement le directeur général. Un discours que les gains récents (Descours&Cabaud, Autour de Bébé, Le Louvre Lens…) viennent judicieusement appuyer.

Chiffres clés

10 millions. La marge brute 2018 de l’agence, en euros.

22 millions. Le chiffre d’affaires 2018 de l’agence, en euros.

70%. La part du chiffre d’affaires réalisée à Paris.

130. Le nombre de collaborateurs de l’agence.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :