Du 4 au 5 avril, sous la grisaille parisienne, se tenait au Palais Brongniart la deuxième édition du Printemps des études, qui mêle exposition, conférences, rendez-vous, ateliers et témoignages et créée à l'initiative de la profession «car les manifestations existantes ne répondent plus aux besoins des sociétés exposantes», analyse Stéphanie Perrin, commissaire de la manifestation. Accueillant cette année quelque 2 180 visiteurs venus débattre place de la Bourse, à Paris, sur l'évolution du métier et des méthodologies, cette édition a enregistré une fréquentation en hausse de 22% par rapport à l'an dernier.
Stéphanie Perrin dresse le bilan de cette seconde édition: «On a eu de très bons retours d'annonceurs sur les contenus, et l'audience des conférences a fait un bond de 35%.» Avec des visiteurs comprenant une majorité de dirigeants d'entreprise et de responsables d'études, la manifestation est aussi l'occasion de présenter des résultats d'études ou de baromètre en exclusivité, à l'image du Baromètre annuel des études marketing, mené par Callson et Market Research News, qui analyse chaque année les perspectives des entreprises en matière d'achats d'études marketing.
Le succès de la manifestation tient aussi à l'équilibre du programme «entre les parties exposition et contenu. Mais, avant tout, ce sont des rencontres professionnelles, un lieu d'échange, il n'y a pas de séminaire ou de symposium, et le côté collaboratif de cette aventure collective est très important», souligne Stéphanie Perrin. Des conférences qui, bien que professionnelles, laissent de côté le jargon, présentent de nombreux cas d'annonceurs et font aussi la part belle à la recherche. L'occasion pour tous les visiteurs de jeter un œil aux tendances qui se dessinent et de participer à leur émergence. Telle l'analyse des émotions, qui a fait un bond depuis la dernière édition, comme le remarque Stéphanie Perrin: «L'année dernière, l'étude des émotions n'avait été abordée que lors de la conférence “Marques et Emotions”, qui avait bien fonctionné. Cette année, la thématique est revenue à de nombreuses reprises.» D'autres approches de niche pourraient connaître la même évolution, comme la «gestuologie», soit l'étude du langage corporel, proposée par Semiopolis, ou «l'analyse syntaxique des verbatims proposée par KPAM, qui permet d'analyser l'intention cachée derrière un “post” par le biais de l'étude de la syntaxe utilisée», souligne Stéphanie Perrin. Autres thèmes émergents, le «big data»ainsi que, selon la commissaire, «les études qui mêlent de plus en plus qualitatif et quantitatif».
Mettre en valeur les jeunes professionnels
A peine sortis de ces deux jours intenses, Stéphanie Perrin et son équipe commencent déjà à plancher sur l'avenir de la manifestation, sur la base d'une internationalisation et d'une connexion plus soutenues. Elle souhaite ainsi «faire évoluer la manifestation, pour éviter la sclérose. Mais il faut le faire avec cette volonté de dialogue avec la profession. C'est la filière qui a souhaité avoir une nouvelle manifestation, il faut donc privilégier le dialogue avec chacun», explique Stéphanie Perrin. Si les étudiants étaient très peu présents cette année, Le Printemps des études a vocation à les mettre en valeur, comme le note Stéphanie Perrin: «On souhaiterait mettre en lumière des jeunes professionnels. Je ne sais pas encore sous quelle forme: présenter les trois mémoires les plus intéressants ou organiser des parcours thématiques guidés par des étudiants.» Un Printemps qui entend donc aussi faire fleurir les jeunes pousses.