«La production, c'est avant tout de l'artisanat. Il y a de la fabrication mais aussi et surtout du service.» C'est en partant de ce credo que Cristina Alonso et Guillemette Brisson, deux anciennes de Pixies Films, ont décidé de se lancer dans le grand bain de l'entrepreneuriat sur un marché très concurrentiel: la production publicitaire. Les deux nouvelles associées, qui viennent de lancer Le Rendez-vous à Paris Productions, comptent se démarquer de la concurrence et notamment des grosses sociétés du secteur (Première heure, Partizan, Wanda, Quad, etc.) «en créant de l'échange et des passerelles entre publicité, cinéma, littérature et art».
Une approche portée par le nom de leur société, et qui se traduira tous les deux mois par des rencontres (expositions, avant-première, dîners) réunissant publicitaires, réalisateurs, photographes, galeristes, écrivains... «Aujourd'hui, les créatifs en agence assument mieux leur métier et, du coup, développent sans complexes leur passion artistique. Pourquoi ne pas envisager de mettre en relation un directeur de création qui a écrit un roman et un réalisateur qui pourrait l'aider à le mettre en images?», lance Cristina Alonso.
Ce travail de «networking» est l'occasion pour Le Rendez-Vous à Paris de donner un peu d'air frais au secteur, comme l'explique Guillemette Brisson: «Il est indispensable de faire exister les réalisateurs sur autre chose que la publicité. Ce travail d'accompagnement est de plus en plus rare sur le marché et inexistant au sein des sociétés de production intégrées des grands groupes publicitaires.»
S'appuyant sur leurs expériences respectives, Cristina Alonso, 50 ans, ancienne journaliste (Stratégies, Le JDD, Elle à Paris) et Guillemette Brisson, 48 ans, comptant douze ans de production à son actif, couvriront la production film mais aussi photo. Avec d'ores et déjà neuf réalisateurs et trois photographes dans leur escarcelle, les deux productrices, qui démarchent les agences (un premier shooting photo est en cours pour JWT Bengalore), souhaitent aussi apporter une expertise aux annonceurs avec lesquels elles collaboreront en direct. «Dans le luxe notamment, les annonceurs travaillent souvent avec un réalisateur. Mais si ce dernier sait raconter une histoire, il ne sait pas forcément créer une publicité. Nous sommes donc là en soutien des créatifs pour plancher sur le story-board, par exemple», précise Guillemette Brisson. Leur premier client a d'ailleurs pour nom Dior. Un film destiné à être diffusé sur le Web et dans les points de vente sortira en janvier.