communication
Créée officiellement le 26 mars, l'Association pour une communication plus responsable s'ouvre au débat et aux professionnels avec l'ambition de réformer les pratiques du secteur.

Le thème de l'environnement est quasiment absent de la campagne présidentielle. Eva Joly, la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts ne recueille guère plus de 2% d'intentions de vote et le développement durable, balayé par la crise, présente de sérieux signes de lassitude, voire de rejet. Qu'à cela ne tienne. Une bande d'irréductibles publicitaires creuse son sillon pour réformer globalement et radicalement les pratiques du secteur de la communication.

Lundi 26 mars, ils ont annoncé à la mairie du 2e arrondissement de Paris la naissance officielle de l'Association pour une communication plus responsable, issue du collectif des publicitaires éco-socio-innovants (voir Stratégies n°1644). Au préalable, ils ont occupé le terrain sur le Web, recueillant les adhésions de 154 particuliers et de 19 agences, dont 5 de plus de quinze salariés.

Leur site collectifcomresponsable.fr présente un programme avec des mesures précises en matière de conception des messages, de diffusion et de production des campagnes. «L'idée est d'être un “think tank” d'élaboration de la communication de demain, d'adopter une démarche participative et d'écouter les remarques constructives», a expliqué Sauveur Fernandez, consultant indépendant en marketing durable, nommé président de l'association.

D'où l'organisation, dans l'après-midi, d'un débat devant plus d'une soixantaine de professionnels. «Beaucoup nous reprochent notre radicalisme, mais nos propositions n'ont rien d'utopiques ni de révolutionnaires. Elles sont d'ores et déjà appliquées dans d'autres secteurs ou d'autres pays», précise Laurent Terrisse, vice-président de l'association et fondateur de l'agence Limite.

Des propositions affinées

Le débat, suivi d'un vote de la salle, a permis d'identifier les quelques mesures phares qui seront portées, à l'avenir, par l'association. Parmi elles, la création d'un Haut Conseil de la communication, instance indépendante, dotée de pouvoirs de sanctions, qui remet en cause le système d'autorégulation actuelle de l'Arpp (Autorité de régulation professionnelle de la publicité). Ou encore la création de fonds régionaux d'accès à la publicité pour les entreprises innovantes de l'économie «verte» et numérique.

L'association, épaulée par plusieurs professionnels dont Jacques-Olivier Barthes, directeur de la communication du WWF nommé au bureau de l'association, va maintenant affiner quelques unes de ces propositions. Ses équipes iront ensuite porter ces idées auprès des politiques, des médias, des ONG et des administrations, en bons spécialistes de la communication d'influence et du lobbying.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.