Jean-Paul Brunier, président de Leo Burnett France, a respecté la procédure interne. Début 2011, il a fait acte de candidature auprès de sa maison mère, Publicis Groupe, pour l'acquisition d'une agence digitale. C'est chose faite, avec le rachat à 100% de Mediagong, une agence conseil en création et stratégie digitale qui affiche une marge brute de 6 millions d'euros pour 50 salariés et compte parmi ses clients Bel, Accor Hotels, Danone ou Lindt.
Mais acheter une expertise ne suffit pas, l'important est de réussir l'intégration. Jean-Paul Brunier a ainsi associé ses équipes en amont du projet, en confiant à Thomas Lecordier, directeur général adjoint en charge du digital, la mission de rechercher cette agence. «J'ai appris de mes clients, et ai vu l'échec du rapprochement Daimler-Chrysler et le succès Renault-Nissan, se souvient-il. J'en ai conclu qu'il faut avoir de l'admiration pour celui qu'on rachète et des valeurs communes. Chez Leo Burnett, la culture est collaborative et humaine.»
Mediagong devient une entité de Leo Burnett France (150 personnes), et garde sa marque, ses équipes, ses clients. Ses fondateurs, David Oks, Olivier Zetlers et Guillaume de la Brosse, sont nommés directeurs généraux délégués de Mediagong. Pas de fusion, donc, mais des synergies avec la création publicitaire de Leo Burnett en fonction des besoins des clients de Leo Burnett et des compétitions «intégrées» (publicité et digital).
«Rejoindre un réseau publicitaire est une opportunité unique pour développer Mediagong et l'ouvrir à des enjeux plus transversaux et internationaux», se réjouit David Oks. «Aux postes clés, les agences de communication auront besoin, demain, de managers nés dans le digital, lance Jean-Paul Brunier, 50 ans. Ma responsabilité, c'est aussi préparer ma succession.»