En février dernier, Christophe Coffre, vice-président chargé de la création de Saatchi & Saatchi, rejoignait l'agence Euro RSCG C&O pour y occuper le même poste. En octobre, Pierre Riess et Romain Guillon, directeurs de création adjoints à l'agence V, se voyaient offrir les clés de la création de McCann Paris. En décembre, Gilles Fichteberg et Jean-François Sacco quittaient la vice-présidence et la direction de la création de BBDO Paris, pour lancer, avec Jean-Patrick Chiquiar (ex-Publicis Conseil), Rosapark, nouvelle agence adossée à BETC Euro RSCG.
Le petit monde de la création publicitaire vit depuis quelques mois un intense jeu de chaises musicales. En attendant d'éventuelles nouvelles annonces chez CLM BBDO, Young & Rubicam, voire Saatchi & Saatchi, la dernière initiative revient à Leo Burnett (Publicis Groupe).
Son président, Jean-Paul Brunier, qui s'est séparé de Guillaume Chifflot en novembre dernier après deux petites années d'une greffe jugée infructueuse, vient de recruter Xavier Beauregard pour reprendre les manettes de la création. Ce dernier était en quête d'un point de chute depuis son départ au printemps dernier de Draft FCB où il occupait depuis trois ans le poste de vice-président et directeur de la création.
À trente-huit ans, Xavier Beauregard renoue ainsi avec sa première agence. C'est en effet chez Leo Burnett qu'il débuta sa carrière en 1996 en qualité de directeur artistique. Passé ensuite par BDDP & Fils, TBWA Paris et JWT, il compte à son actif des campagnes remarquées telles «Fight For Kisses» pour Wilkinson, «Ultimate break» pour Kit Kat, «Pont Neuf» pour Conforama ou encore «Nick Gold» pour Canal+.
Dans une agence employant quelque cent cinquante personnes, Xavier Beauregard se retrouvera à compter du 11 janvier à la tête d'une équipe d'environ quarante-cinq créatifs travaillant sur des budgets comme Kellogg's, Procter & Gamble, Fiat, Jeep, TF1 ou Charal. «Je cherchais une agence adaptée au modèle de communication intégrée que j'ai pu expérimenter chez Draft FCB, mais sans avoir toujours les moyens de le développer, notamment sur le plan digital», déclare-t-il.
Pour mettre en œuvre cette approche créative intégrée, il compte notamment s'appuyer, à l'occasion de prochaines compétitions, sur les ateliers mis en place par son prédécesseur et associant sept à huit créatifs de tous horizons destinés à créer une émulation axée sur le concept et l'idée plus que sur les médias. Une approche qui doit cependant intégrer d'emblée et en amont la dimension digitale. «Le marché français a tardé à penser "digital". Aujourd'hui, tous les créatifs doivent prendre conscience et intégrer ce mode de communication», estime Xavier Beauregard qui assure avoir un mode de management «très participatif».
Ce virage digital devrait singulièrement s'accélérer dans les prochaines semaines. Leo Burnett s'apprête en effet à faire une acquisition de taille dans ce secteur. La société concernée, dont le nom sera révélé mi-janvier, gardera sa propre marque et son autonomie aux côtés de l'agence, mais elle aura vocation à associer son expertise technique mais aussi créative à celle des équipes de Leo Burnett.
«Cette acquisition va nous permettre de compléter notre offre sur tous les moments clés de la relation de la marque avec ses clients, à savoir la publicité, le digital et le "retail" via notre service de "shopper marketing" avec Arc», lance Jean-Paul Brunier qui, en dépit des pertes de Quick et de Petit Navire, assure avoir réalisé l'an passé 3 millions d'euros de «new business» grâce aux clients existants mais aussi aux gains de TF1, Costa Croisières et la mutuelle Mutex. Il espère que cette nouvelle impulsion, à la fois créative et digitale, permettra à l'agence d'aborder au mieux une année 2012 qui reste bien incertaine.