« Je ne pense pas que ce soit à nous, moi et Gérard Jean, qui avons cofondé Jean & Montmarin, de dire quelle est l'empreinte que l'agence a laissée... Ce serait prétentieux, et sincèrement, je ne veux pas faire d'interview de vieux combattant. Ce que je peux dire, c'est que ce qui nous a rassemblés, Gérard et moi, c'est l'amour de la création et l'amour de la publicité. Pour la petite histoire, lorsque nous avons fondé l'agence, en 1984, nous avons démissionné de Saatchi & Saatchi avec zéro budget ! Nous présentions au Royal Monceau nos premières compétitions... Heureusement, nous en avons gagné quelques-unes !
La deuxième chose qui nous a réunis, avec Gérard, c'est l'amour de la nature. Aujourd'hui, Gérard a créé un jardin très visité, un jardin extraordinaire... [le Jardin de Pellinec, dans les Côtes-d'Armor]. Quant à moi, je suis devenu paysan bio en Anjou, et je passe mon temps à régénerer une terre qui a été abîmée par la chimie...
Récemment, j'ai fait un stage de conduite durant lequel je me suis retrouvé avec des personnes de tous les âges. On nous a demandé d'expliquer d'où on venait, quel métier on faisait, etc. Lorsque j'ai parlé de l'agence, les gens ne voyaient pas forcément ce que c'était, mais quand j'ai parlé de nos campagnes... Nomad de Bouygues Télécom («Réfléchissez avant de vous engager»), Herta... Les gens se repassaient les pubs dans leur tête ! Je dois dire que ça m'a fait plaisir. »
[L'agence Jean&Montmarin, dont les locaux étaient situés sur l'Île de la Jatte, à Neuilly-sur-Seine, était l'une des agences françaises les plus créatives, avec des campagnes pour Herta («Ne passons pas à côté des choses simples»), Yop («Les années Yop») ou encore Dulcolax... La direction de la création a été, un temps, assurée par le talentueux Benoît Schmider, disparu en 2016. L'agence a fermé ses portes au milieu des années 2010.]