Tribune
De plus en plus de femmes sautent le pas de l'entrepreneuriat, longtemps considéré comme un milieu exclusivement masculin. Parmi les éléments clés, l'accompagnement, des proches, des organisations locales, d'entreprises qui croient en elles, mais aussi des réseaux féminins.

Dans le contexte actuel, à l’heure de la pandémie et des incertitudes, les nouvelles générations de femmes sont de plus en plus attirées par le modèle de l’entrepreneuriat. Sur une pointe de positivité, nous pouvons dire que la crise de la Covid-19 a remis l’indépendance au centre de la table, comme la solution pour se réinventer, marquer son empreinte et sa différence, mais aussi pour s’engager et faire bouger la société.

Pourtant, quand on parle d’entrepreneuriat, c’est souvent un visage d’homme qui apparaît, dans les journaux télévisés, les tribunes... Les femmes entrepreneures ne sont pas encore le reflet de cet univers professionnel, qui grandit un peu plus chaque jour. Cela ne veut pas dire qu’elles n’en font pas partie, loin de là. De plus en plus de femmes rêvent d’entreprendre ou de se lancer en freelance, afin de créer le métier qui leur ressemble. Et elles le font.

Selon le Global Entrepreneurship Monitor (GEM), la France est un peu en retard sur la part de femmes dans le milieu entrepreneurial. En 2018, 5,3% des femmes âgées de 18 à 64 ans se situaient dans une démarche entrepreneuriale, contre 7% des hommes, alors qu’en Amérique du Nord, on comptait respectivement 13,6% de femmes et 17,7% d’hommes, et au Canada, 17% et 20,4%.

Concilier vie privée et vie professionnelle

Aujourd'hui, l’entrepreneuriat devient un parcours de plus en plus prisé par la gent féminine pour concilier vie privée et vie professionnelle. Il permet aussi de s’engager sur une voie porteuse de sens pour elles, qu’elles créent de leurs mains. Selon une étude de France Active et Bpifrance, les femmes jugent, pour 63% d'entre elles, qu'il est plus motivant de créer son entreprise que d'être salariée. Les intentions de se lancer restent les mêmes que celles de leurs homologues masculins. En revanche, elles se montrent davantage motivées par l'idée de créer leur propre emploi, d’imaginer leurs projets et de les mener à bien.

Longtemps considéré comme un milieu exclusivement masculin, l’entrepreneuriat ne laissait que peu de place aux femmes. Elles n’osaient d’ailleurs pas s’y aventurer par manque de légitimité et par crainte de ne pas être à la hauteur (le fameux syndrome de l’imposteur). Et celles qui osaient franchir le pas, se lancer, ne se sentaient pas considérées à leur juste valeur. Mais les choses bougent, les femmes investissent tous les secteurs d’activité, même si on ne leur fait pas de place, même s’ils sont codés comme «masculins». Elles en ont assez d’attendre qu’on veuille bien les intégrer, alors elles entreprennent, elles y vont.

Car non, l’entrepreneuriat n’est pas réservé aux hommes. Pas plus qu’aux grandes sociétés ou aux start-up en quête de levée de fonds d’ailleurs. Il y a autant d’entrepreneur.e.s que de chemins possibles, et tout le monde mérite sa chance. Et pour aider les femmes à se lancer, l’essentiel se trouve dans l’accompagnement. C’est un travail collectif. Il y a tout d’abord les proches, qui sont les premiers soutiens d’un projet, mais aussi par des instances, des organisations locales, des banques, des entreprises qui croient en elles. Car s’imposer dans un milieu où l’on est minoritaire semble toujours plus difficile. Et il n’est pas évident de faire entendre sa voix, si belle soit-elle, lorsque les micros sont monopolisés par le profil le plus représenté, le plus écouté.

Créer un positionnement percutant

C’est alors que le marketing intervient, notamment. Pour se faire connaître et créer un positionnement percutant, se différencier et communiquer avec authenticité, apporter cette touche personnelle que seule vous avez et pour laquelle les prospects viendront à vous. Quitte à briser les codes. Quitte à aller à l’encontre des normes sociales. Il ne faut pas craindre d’oser.

Des groupes et des réseaux féminins méritent aussi d'être suivis quand on est entrepreneure. C'est le cas par exemple de Starther (anciennement Girls in tech), réseau international, fondé par Roxanne Varza en 2010, qui réunit les femmes de la tech dans le monde. Ou encore Action’Elles, une association qui soutient les femmes dans leur projet entrepreneurial par l’acquisition de compétences, la mise en relation, l’information... Citons aussi l'incubateur Les Premières, les réseaux Mampreneures et Wimadame.

Associations, évènements, réseaux dédiés aux femmes... : il est important de choisir la communauté à laquelle on souhaite appartenir. À l'échelle locale, nationale voire internationale, en présentiel ou par écrans interposés, l’accompagnement peut prendre de nombreuses formes, et une chose est sûre : elle mène à de bien belles choses. Des rencontres, des astuces, des synergies, du soutien.

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