Télécoms
Alors que la 5G fait encore débat, les premières fréquences radio vont être mises aux enchères par l'État français. Les quatre opérateurs tricolores s’apprêtent à un combat sans relâche.

Après un faux départ, le début d'une course de fond dans un climat de défiance : la France, en retard dans le déploiement de la 5G au grand dam du gouvernement, lance ce mardi 29 septembre l'attribution des premières fréquences, qui devrait rapporter plusieurs milliards d'euros à l'État. Initialement prévues en avril, mais repoussées en raison de la pandémie de coronavirus, ces enchères doivent permettre aux opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) d'acquérir 11 blocs de fréquences aujourd'hui inutilisés, et ouvrir la voie aux premières commercialisations de services 5G dans certaines villes à la fin de l'année.   

Malgré la défiance d'une partie de l'opinion et les multiples demandes de moratoire de plusieurs élus de gauche, le futur réseau mobile sera lancé en France en utilisant d'abord la bande allant de 3,4 à 3,8 gigahertz (GHz) sur le spectre électromagnétique. Les quatre opérateurs ont déjà obtenu chacun un bloc de 50 mégahertz (MHz) dans cette bande de fréquences, au prix fixe de 350 millions d'euros. Avec les 110 MHz supplémentaires mis en jeu, l'État espère encaisser 2,17 milliards d'euros au minimum. Un opérateur ne pourra pas acquérir plus de 100 MHz «pour équilibrer les chances de chacun», explique l'Arcep, régulateur français des télécoms qui encadre les enchères   

Octogone entre opérateurs

«Le principe de ces enchères, c'est qu'elles doivent être totalement secrètes. Au fond, notre seul objectif, c'est d'apporter la meilleure qualité de service à nos utilisateurs, et de garder cette supériorité dans la qualité du réseau que nous avons depuis dix ans en France», a déclaré Stéphane Richard, PDG d'Orange. Ses concurrents, à l'image de Free, promettent d'être combattifs pour aller chercher toutes les fréquences dont ils ont besoin. L'enchère principale, qui devrait durer une dizaine de jours, sera suivie d'une enchère de positionnement permettant aux opérateurs de choisir s'ils préfèrent se situer au centre de la bande ou à ses extrémités, plus susceptibles d'interférences avec d'autres services.

La 5G suscite toutefois l'hostilité d'une partie de l'opinion, de responsables politiques et d'ONG, qui remettent en question l'intérêt de cette nouvelle technologie, en invoquant des risques pour la santé et l'environnement. Mais le gouvernement a souhaité maintenir son calendrier sans attendre un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) prévu en mars 2021, soulignant que la plupart des pays avancés ont déjà attribué ces fréquences.

Lire aussi : Tout savoir sur le lancement de la 5G en France

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