Le réseau social TikTok a annoncé le 6 mars suspendre la possibilité de poster de nouvelles vidéos sur sa plateforme en Russie, en raison d'une nouvelle loi pénalisant la diffusion d'informations
visant à "discréditer" l'armée et son invasion de l'Ukraine.
TikTok a annoncé dimanche, la suspension de création de nouvelles vidéos en Russie. « Au regard de la nouvelle loi sur les "informations mensongères", nous n’avons pas d’autre choix que de suspendre les directs et la mise en ligne de nouveaux contenus […] le temps d’étudier les conséquences possibles pour la sûreté » des employés de TikTok et de ses utilisateurs, a expliqué le réseau social dans une série de tweets.
L’annonce de TikTok, qui maintient tout de même son service de messagerie, intervient au terme d’une semaine qui aura vu les autorités russes bloquer l’accès à Facebook dans le pays et restreindre celui de Twitter. Contacté par l’AFP, TikTok n’a pas précisé si les vidéos postées depuis l’étranger resteraient ou non accessibles aux utilisateurs russes.
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La décision de ce réseau social, qui revendique plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, revêt une dimension diplomatique, car TikTok est une filiale du groupe chinois ByteDance. La Chine, qui entretient des relations étroites avec la Russie, s’est jusqu’ici abstenue de condamner l’invasion de l’Ukraine.
Deux textes encadrant strictement les informations diffusées sur la guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie ont été adoptés par le Parlement russe et ratifiés par le président Vladimir Poutine vendredi. La propagation d’informations visant à « discréditer » les forces armées russes est désormais passible de 15 ans de prison. Les « appels à imposer des sanctions à la Russie » sont également passibles de poursuites, selon les textes. Ils s’appliquent à la fois aux médias et aux particuliers, russes comme étrangers.
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Ces mesures ont été considérées comme un moyen pour les autorités russes de contrôler l’information qui circule en Russie sur la guerre en Ukraine et sur les sanctions infligées par la communauté internationale. Leur entrée en vigueur a amené plusieurs médias étrangers à suspendre leurs activités en Russie, notamment l’agence Bloomberg, la radiotélévision publique britannique BBC, tandis que la chaîne américaine CNN a interrompu sa diffusion dans le pays.
Selon une étude du cabinet Insider Intelligence publiée cette semaine, TikTok comptait quelque 24,7 millions de comptes en Russie fin 2021. Environ 30 % des Russes intéressés par du contenu vidéo sur les réseaux sociaux disaient consulter TikTok dans une étude du cabinet Deloitte, publiée en septembre 2021. La plateforme restait cependant à bonne distance de YouTube, qui comptait 76 millions d’utilisateurs en Russie fin 2021, selon Insider Intelligence. Sollicité par l’AFP, Google, maison mère de YouTube, n’a pas donné suite immédiatement.