MÉDIAS
Le secteur des médias, traditionnellement peu dynamique, a connu un rebond en 2011. Le groupe JCDecaux, par exemple, estime qu'il aura recruté 250 personnes à la fin de l'année et table sur 200 embauches pour l'année 2012. Au premier semestre 2011, sur 150 recrutements effectués, on comptait 68 commerciaux, 20 ingénieurs et 20 spécialistes du marketing. Le coprésident du directoire Jean-Charles Decaux souligne notamment l'importance des profils tournés vers la production digitale afin d'inciter les agences à adapter leur création à l'univers de la communication extérieure. Outre les jeunes diplômés, le groupe de publicité extérieure recherche des premières expériences dans la vente d'espaces publicitaires.
Chez Prisma Presse, Philippe Pouzeratte, directeur des ressources humaines (DRH), table sur «une vingtaine de recrutements externes» en 2012. Il recherche notamment une dizaine de commerciaux pouvant se prévaloir de la double compétence print/numérique, et 5 postes sont à pourvoir dans la filiale d'édition d'entreprise. Un signe: l'académie Prisma, qui forme de jeunes diplômés et avait été arrêtée en 2009 et 2010 pour cause de «besoins insuffisants en interne», est relancée. Les nouveaux projets du groupe, comme le magazine jeune Neon qui sera lancé l'an prochain, sont pour l'instant mené par des équipes internes. Ce dernier devrait créer un appel d'air dans les rédactions du groupe si le lancement est avalisé.
Même attente à Condé Nast, où Xavier Romatet, le PDG, attend le feu vert pour adapter Vanity Fair en France en 2012. Pour l'heure, le numéro zéro est en cours de finalisation: «On attend d'être satisfait du produit, mais aussi de voir si l'environnement publicitaire est favorable», explique ce dernier. La création d'une trentaine de postes en dépend. Par ailleurs, Condé Nast recrute un responsable marketing-études et des infographistes pour l'adaptation de ses titres sur les tablettes.
Même le groupe Le Monde est dans une phase de recrutement en 2011. Cinquante et un journalistes l'ont déjà rejoint, dont 25 pour le seul quotidien, suite au changement d'actionnaires et au départ de 86 personnes, dans le cadre de la clause de cession. «Il y aura encore quelques recrutements», assure la direction (par exemple, un chef de produit marketing direct print et Web). Quatre personnes ont par ailleurs été embauchées à la régie depuis le printemps, sur le digital, le luxe et le marketing.
Côté audiovisuel, NRJ Global, la régie du groupe NRJ, devrait engager une dizaine de personnes d'ici au début 2012, principalement dans le pôle TV. Elle recrute quelques commerciaux pour étoffer les équipes de NRJ 12 et pour renforcer la publicité locale sur NRJ Paris. Trois et cinq personnes seront aussi intégrées pour commercialiser ses webradios. «Nous cherchons des candidats qui aient une vraie vision sur ce que sera la vente d'espaces demain», explique Kevin Benharrats, son président.
TF1 Publicité devrait aussi embaucher quelques commerciaux. «Nous cherchons des profils polyvalents, avec une approche marketing de la planification et la capacité de vendre sur plusieurs écrans», souligne Laurent Solly, directeur général de la régie.
Next Radio TV est suspendu à l'obtention de nouvelles chaînes sur la TNT. «Si on lance une chaîne, on recrutera une cinquantaine de personnes dans les six mois», chiffre Alain Weill, PDG du groupe. Au total, le projet RMC Sport pourrait aboutir à une centaine de recrutements. Chaque année, la régie embauche également une dizaine de personnes en moyenne.
De son côté, M6 affiche 32 recrutements au premier semestre et recherche des chargés de planning, des coordinateurs marketing, des responsables de fabrication, des chargés de référencement Web ou des trafic managers.
Enfin, France Télévisions Publicité table sur 20 à 30 recrutements en 2012. Cette année, la régie publicitaire du groupe audiovisuel public a déjà créé une vingtaine d'emplois dans des fonctions commerciales, de planning ou liées à l'international (France 24). Elle doit encore effetuer dix recrutements avant la fin de l'année.
INTERNET
Les entreprises en ligne restent de gros employeurs. Chez Pages jaunes, où la moitié du chiffre d'affaires est réalisé sur le Web, les besoins sont ainsi orientés vers Internet et les réseaux sociaux. Au total, 500 à 550 salariés ont été intégrés en 2011 «Nous allons recruter entre 100 et 130 commerciaux, et 40 personnes en marketing d'ici à la fin de l'année, précise Patrice Cardinaud, DRH de Pages jaunes Groupe. Nous passons de profils généralistes à des profils de spécialistes, avec des commerciaux capables de prospecter et de faire du consulting. Nous augmentons donc le niveau de compétences.» L'an prochain, le groupe prévoit un minimum d'embauche se situant entre 300 et 350 recrutements, dont 10% de jeunes diplômés et 60% de juniors.
Viadeo affirme aussi vouloir intégrer 80 personnes d'ici à la fin 2011, et pas moins de 200 en 2012. Les profils recherchés sont des cadres avec au moins trois ans d'expérience. Cela va du commercial B to B au directeur de clientèle pub en passant le «data-business analyst», le responsable de partenariats ou le développeur (Java, design, mobile).
Hi-Media, qui emploie 250 personnes en France, indique être à la recherche de «profils hybrides de commerciaux avec une forte appétence technologique», comme le précise Claude Monnier, son DRH.
Il faudra aussi bien sûr compter avec les traditionnels gros employeurs de la Toile, comme Google, qui va ouvrir à Paris, rue de Londres, son centre de recherche et de développement à la fin 2011, et qui a annoncé sa plus grosse vague d'embauche mondiale cette année. Parmi les secteurs en plein développement pour des profils d'ingénieurs et de commerciaux: la publicité mobile, le «cloud computing», la télévision connectée ou la relation PME/PMI.
De son côté, Microsoft France a, au premier semestre, recruté 120 personnes, dont 20% de jeunes diplômés. Parmi eux, un quart d'ingénieurs commerciaux – notamment pour le «cloud computing» – mais aussi des profils marketing et de développeur R&D (pour Bing).
AGENCES MÉDIAS
Dans ce secteur, ce sont encore les métiers du «digital» qui l'emportent dans les recrutements. Zenith-Optimedia, qui affiche 145 embauches cette année, propose encore 22 postes avant la fin 2011. «Dans deux tiers des cas, ce sont des profils digitaux et, dans le tiers restant, de profils divers», souligne son président, Sébastien Danet. Il s'agit en effet d'intégrer des équipes où le numérique fait partie intégrante de l'offre globale.
Cécile Pennec, DRH d'Havas Media, indique entre 60 et 70 recrutements cette année «en grande partie dans les métiers du digital» («display, search, trafic et social media»). Plus de la moitié des juniors intégrés correspondent à ces profils. «Mais nous avons une typologie d'embauche assez large, qui inclut le marketing sportif, la production et, bien sûr, l'achat et le conseil médias», affirme-t-elle. Quinze à vingt personnes seront encore embauchées lors du dernier trimestre.
Chez Starcom, qui affiche une bonne santé avec trente embauches en 2011 (une quinzaine sont encore à venir), Thierry Jadot, PDG de la filiale France, recrute lui aussi des profils digitaux, qui touchent tous les types d'acheteurs médias et les nouvelles fonctions («community manager», responsable social media ou «targeting»).
AGENCES-CONSEILS
À l'instar de Publicis, qui s'est distingué cette année avec une centaine de recrutements à Lyon pour lancer sa filiale Webformance à destination des PME-PMI (commerciaux, chefs de projet, infographistes et assistants de production), les agences de publicité ont renoué cette année avec l'accroissement des emplois proposés.
À la fin 2011, il y aura eu, pour l'année, 40 embauches chez Publicis Dialog. Par exemple pour des postes social media, planning stratégique lié aux réseaux sociaux et à la blogosphère ou de développement technologique (Ipad, etc.).
Le groupe Fullsix prévoit de réaliser encore 50 recrutements d'ici à la fin de 2011 et 150 en 2012. Le groupe, dont la croissance annuelle est de 30%, étoffe ses équipes conseil-marketing, conception-design, «project management», mais renforce également les équipes de production («front-office«, mobile, technologique). «Notre positionnement innovant nous permet aussi d'être précurseurs dans les nouvelles expertises métiers du digital en accueillant de nouveaux talents en “UX management”, “business intelligence” et “community management”» précise Ange Michelozzi, le DRH de Fullsix.
À DDB Paris, où une trentaine d'embauches a eu lieu depuis le début de l'année grâce, notamment, au gain du budget McDonald's pour la stratégie digitale, l'agence a étoffé ses équipes existantes avec des profils seniors experts du digital (un directeur des opérations, sept Digital Producers, un Motion Designer ou deux Webdesigners).
L'agence digitale Nurun France, qui prévoit une croissance soutenue en 2012, a actuellement quinze postes en recrutement. L'agence recherche des profils experts: ergonome, consultant éditorial ou analyste pour le département «business innovation». Elle a également besoin de planneur stratégique, de gestionnaire de projets, de commercial «new business», de développeur et enfin de créatif (deux directeurs artistiques, deux Flasheurs et un Motion Designer). «Revendiquer un statut d'acteur de l'innovation – la «digital utility» – donne une inflexion particulière à notre politique de ressources humaines, explique Antoine Pabst, président de Nurun France et directeur général Europe. Nous envisageons ainsi de créer un poste de sociologue en 2012.»
Dans le groupe Extrême, une quarantaine de postes sont à pourvoir avant la fin de cette année (commerciaux, créatifs et gestionnaires de projet). «Même si nos consultants sont majoritairement issus des grandes écoles de commerce et de création – EM Lyon, Dauphine ou Esag, nous privilégions la diversité sans a priori des formations – de Centrale au Celsa –, indique le PDG, Jean Valentin. Nous recherchons des personnalités fans de notre culture, fondée sur l'esprit entrepreneur. Nous prenons en charge leur formation au fur et à mesure de leur parcours dans l'entreprise: en conduite du management, en prise de parole en public, etc.»
MNSTR, la toute jeune agence digitale, recherche de son côté un directeur-conseil, un chef de projet, deux social media et des ingénieurs spécialisés dans le développement des interfaces utilisateurs (mobile, PC, tablettes). «Face à la nouvelle donne de la communication digitale nous orientons tous nos recrutements autour des expertises social média et mobile», indique son président Lionel Curt.
Enfin, du côté des agences de design, Saguez & Partners recrute cinq directeurs de clientèle et conseil pour ses pôles stratégie, identité, architecture et interactif.
TÉLÉCOMS ET PRESTATAIRES MARKETING
Les embauches à attendre dans le secteur des télécoms sont polarisées autour du développement annoncé de Free dans le mobile, début 2012. L'opérateur affirme mobiliser 3 500 personnes autour de ce projet. Un renforcement des équipes dans les fonctions système d'information, logistique, marketing et commerciale, est également prévu.
Quant aux autres opérateurs, qui vont s'engager dans le développement d'offres à bas coût, comme Sosh chez Orange, ils vont aussi avoir besoin de compétences spécifiques en marketing (notamment interactif). Comme pour l'année 2011, France Télécom prévoit quelque 3 000 embauches en CDI en 2012.
Parmi les vagues de recrutement dans le marketing, citons aussi l'éditeur de solutions d'e-mailing Neolane, qui en annonce 45 pour 2011, dont 25 encore à pourvoir d'ici à la fin de l'année. Les profils recherchés vont de l'ingénieur au développeur, en passant par l'informaticien, le responsable et chef de produits marketing, du webmarketing ou encore dechef de projets social media.