Le baromètre de l'Association pour l'emploi des cadres le confirme. Nonobstant les inquiétudes sur la conjoncture économique européenne, l'heure est à la reprise des embauches, et notamment de juniors. Francis Petel, directeur de l'Observatoire de la fonction commerciale, souligne que, si le recrutement de profils confirmés a recommencé dès le premier trimestre 2009, il a fallu attendre la fin de 2010 ou le début de 2011 pour assister à un franc dégel des recrutements de débutants. Il est en effet de plus en plus nécessaire aux entreprises de disposer de gros bataillons pour atteindre leurs objectifs. «Le nombre de commerciaux augmente plus vite que le chiffre d'affaires, explique Francis Petel, on assiste à une baisse de la productivité de ces derniers. Des affaires plus dures conduisent à accentuer la pression commerciale.» D'où le recours à des effectifs plus étoffés pour éviter de perdre des opportunités. Avec une appétence pour les juniors d'autant plus vive qu'ils sont généralement à l'aise avec les nouvelles technologies et qu'ils ne rechignent pas à être rémunérés en part variable (30% de la rémunération).
Quid des perspectives pour la fin de l'année et 2012 ? «Nous allons recruter entre 100 et 130 commerciaux et 40 personnes en marketing d'ici la fin de l'année», annonce Patrice Cardinaud, DRH du groupe Pages jaunes. Un exemple, parmi d'autres, du grand dynamisme sur l'emploi dans le secteur de la communication, du marketing et d'Internet. L'Observatoire de la fonction commerciale, qui vient d'interroger des entreprises en Rhône-Alpes, affirme que la crise financière de cet été n'aura pas de conséquences sur l'embauche dans 90% des cas. Dans les métiers de la communication (agences, annonceurs...), Francis Petel relève qu'on a souffert «deux fois plus» dans les années 2008/2009 puisque 35 à 40% des entreprises ont alors cessé de recruter. «On embauche aujourd'hui, spécialement dans la communication interactive, pour compenser la très forte rétractation de ces années-là», dit-il. Avec une particularité : on en profite pour recruter des «polycompétences». En clair, des profils qui marient le savoir-faire commercial et l'interaction avec les métiers du marketing via la maîtrise d'outils dématérialisés de la relation client.
En dépit d'une conjoncture maussade, les recrutements sont au rendez-vous des métiers de la communication. Les entreprises réembauchent pour compenser une perte de productivité et des carences en talents interactifs.