Voilà bientôt cinq ans qu'a été lancée la chaîne France 24, le 5 décembre 2006. Un anniversaire qui sera célébré dans un contexte chargé : la fusion juridique de la chaîne avec RFI et Monte-Carlo Doualiya d'ici à la fin de l'année et le regroupement de l'Audiovisuel extérieur de la France sur un même site d'Issy-les-Moulineaux au premier trimestre 2012.
«France 24 est un remarquable succès sur le plan des audiences et des contenus», se félicite Alain de Pouzilhac, PDG de l'AEF. Aujourd'hui diffusée en trois langues (français, anglais et arabe), la chaîne revendique près de 30 millions de téléspectateurs hebdomadaires. Et 10 millions pour la version arabophone depuis la révolution tunisienne, en janvier dernier. «Nous avons entre trois et quatre ans d'avance sur nos prévisions», estime Alain de Pouzilhac.
Côté publicité en revanche, la réussite est loin d'être la même. Alors que les financements publics sont voués à diminuer à partir de 2012, la chaîne peine à développer ses propres ressources. En 2010, ses recettes publicitaires ont même diminué de 38 %, à 1,3 million d'euros, selon la Direction générale des médias et des industries culturelles.
La faute de la crise de gouvernance qui a secoué l'AEF jusqu'au départ de Christine Ockrent en mai dernier ? Non, assure Alain de Pouzilhac. « Cela n'a pas eu d'incidence sur les annonceurs car ce qu'ils achètent, ce sont des yeux et des oreilles. L'impact est sur l'image de la chaîne seulement. Mais cette crise est aujourd'hui derrière nous. »
Pour expliquer la fragilité publicitaire de France 24, l'ancien patron d'Havas préfère mettre en avant le décalage qui existe entre les audiences actuelles de la chaîne et l'ancienneté des études auxquelles se réfère le marché. Objectif pour 2011, depuis la prise en régie de France Télévisions Publicité le 1er janvier, 3,1 millions d'euros de revenus nets, puis 4,5 millions en 2012. « Les gains d'audience acquis lors des printemps arabes vont nous aider à développer ces revenus », affirme un Alain de Pouzilhac confiant, dont le mandat court jusqu'au début de l'année 2013.