«Dans son livre La Carte et le Territoire, Michel Houellebecq prédit la mort imminente des journaux et des magazines, ces «survivances étranges», dit-il, «probablement condamnées à court terme». Personnellement, je n'en crois absolument rien.» Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, professait sa foi dans la presse le 6 avril dernier, lors d'un déjeuner donné par le Syndicat de la presse magazine (SPM), à l'occasion de la remise des Prix des magazines de l'année, qui ont couronné le magazine Le Point.
De fait, la presse française a retrouvé des couleurs en 2010, après une année 2009 déprimée. Lors de la présentation du 21e Observatoire de la presse, à la mi-mars, l'OJD le soulignait: la diffusion payée a bien résisté en 2010 avec une baisse modérée (–2,2 %) par rapport à l'année 2009 (–3,3%), année durant laquelle le média avait été particulièrement affecté. D'un point de vue publicitaire, les temps sont à l'embellie, avec une reprise des investissements publicitaires: +1,9% (hors petites annonces et presse gratuite d'annonces).
Stratégies volontaristes
La presse quotidienne, qui représente 6 354 812 exemplaires par an, a connu une baisse de sa diffusion de l'ordre de 2,3% par rapport à 2009. La presse magazine, quant à elle, a baissé de 2% en 2010, et représente aujourd'hui 1 820 807 620 exemplaires. La presse technique et professionnelle, dont 160 titres sont contrôlés par l'OJD, a connu une évolution négative (–2,8%) par rapport à 2009.
Si la presse a relevé la tête, c'est, selon l'Observatoire de l'OJD, grâce à la «riposte courageuse des éditeurs». Partant du principe que c'est précisément en période de crise qu'il convient d'investir, les éditeurs ont lancé de nouvelles maquettes (Le Journal du dimanche, Le Parisien, Le Monde, La Tribune, etc.), de nouveaux formats (Glamour, Femme actuelle, Grazia, Madame Figaro, etc.) ainsi que de nouveaux titres: 169 nouveautés en 2010, qui représentent 14 millions d'exemplaires et 31 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Par ailleurs, les éditeurs ont adopté, selon l'OJD, «des stratégies volontaristes»: les investissements médias ont augmenté de 60,9% sur la presse féminine (par rapport à 2009), de 18,3% sur la presse news et de 14,4% sur la presse quotidienne nationale.