Des signes de reprise économique amenuisés par une fébrilité latente, tel est le résumé de la saison 2009-2010 du marché de l'événementiel. Selon le baromètre de l'Association des agences de communication événementielle (Anaé) de septembre 2010, 73% des agences interrogées pensent que la crise perdure. Cyril Giorgini, président d'Auditoire (groupe TBWA), pense même que «le marché a décru de façon structurelle et non conjoncturelle, il a atteint un point d'équilibre auquel il se cantonnera désormais».
Pourtant, les compétitions sont reparties à la hausse, en nombre et en valeur. «De gros budgets, de plus d'un million d'euros, ont à nouveau fait l'objet d'appels d'offres, explique Olivier Girardot, président d'Havas Events. Dans le même temps, de multiples petites compétitions (entre 100 000 et 150 000 euros) ont été organisées, avec une pression sur les prix rarement ressentie jusqu'alors.» Effet collatéral, on est passé d'une moyenne de trois ou quatre agences en lice lors d'un appel d'offre à cinq ou six.
Seule agence événementielle française à être cotée en Bourse, Le Public Système a réalisé au premier semestre 2010 une progression de 18,5% de sa marge brute, à périmètre comparable, par rapport à l'an dernier. Ce chiffre peut être considéré comme un bon indicateur du marché dans son ensemble car Le Public Système s'adonne à la plupart des genres de l'événementiel (interne, tourisme d'affaires, RP, externe et exceptionnel).
«Ces bons chiffres interviennent après une chute de la marge brute des agences événementielles de 25% en moyenne en 2009, si bien que nous ne sommes pas revenus au niveau atteint en 2008», souligne Frédéric Bedin, directeur du Public Système.
Pour ce dernier comme pour Olivier Girardot, les agences devront à l'avenir se plier aux nouvelles exigences des annonceurs, c'est-à-dire travailler sous des délais extrêmement raccourcis et faire preuve d'une grande réactivité.