Fraîchement nommé directeur de création après 20 ans de rédaction, Virgile Lassalle continue de prendre ses marques chez Marcel. Il livre à Stratégies le récit de sa vie.
Homme de l’ombre pour le grand public, modèle à suivre pour les créatifs, Virgile Lassalle est l’auteur de nombreuses campagnes publicitaires. Connu pour sa verve, ce concepteur-rédacteur est un vieux de la vieille. « Vingt ans de carrière à résumer en accéléré, ça va être sportif. » Il ne croit pas si bien dire. Né à Pau, il passe son enfance au Gabon avant de revenir dans l'Hexagone. À l’âge ingrat, il se perd entre les facs de droit et de lettres avant de tomber par hasard sur le métier de concepteur-rédacteur. Cette découverte lui vaut un trajet direction Roubaix pour intégrer Sup de Créa. « Je m’y suis senti très bien. J’ai enchaîné sur mon premier contrat chez CLM BBDO où j’ai croisé pour la première fois Youri Guerassimov et Gaëtan du Peloux (directeurs de la création chez Marcel). On partageait le même bureau de stagiaire. »
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C’est après que les choses se corsent et demandent de la concentration. « J’ai ensuite été embauché par ER27 uniquement pour Citroën qui a ensuite été fusionné avec Leg puis dé-fusionné, puis re-fusionné avec Scher Lafarge. J’ai un peu perdu quatre ans. » C’était sans compter l’intervention du créatif et ami Gabriel Gaultier qui l’appelle pour aller chez Leg, « mon agence de cœur ». Entre-temps, Virgile Lassale fait des infidélités au patron créatif pour aller chez DDB mais l’expérience ne s'avère pas concluante. Il revient auprès de Gaultier en 2012 et se met en team avec Stéphane Richard jusqu’à la fin de Leg. « J’ai suivi Gabriel qui a fondé Jésus en 2013. On était quatre au début. J’y suis resté jusqu’en 2017. »
Suivra alors une courte expérience chez Romance, un passage éclair qui lui permettra tout de même de rencontrer Vincent Boursaud avec qui il formera un team senior. Ensemble, ils tenteront l’aventure en 2019 chez Marcel. Très vite, Virgile se voit proposer le poste de directeur de création, qu’il finit par accepter. Même s’il a encore du mal à le dire à haute voix. « Je suis rédacteur parce que j’ai le goût des mots. Mais des lettres pour des lettres, ce n’est pas intéressant, s’il y a des idées derrière, c’est mieux. » Son seul desiderata, travailler sur des budgets qu’il a gagnés à la suite de compétitions. Depuis juin, il en est à deux avec Grand Optical et Aramis Auto.
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Lorsque l’interview dérive sur des questions plus personnelles, Virgile Lassalle tapote des doigts sur le bureau. « Depuis six mois, je suis trop à fond dans le taff pour faire autre chose. » Après quelques secondes de blanc, il lâche : « Je me suis mis à l’écriture de scénario de séries il y a sept ans. J’en ai même écrit une qu’une boîte de production allait produire. Le projet lancé, les allers-retours ont suivi, je me suis rendu compte que c’était pire qu’un client. J’ai laissé le projet de côté. » Père d’un jeune enfant, il avoue ne plus regarder de films ni de séries. Le seul hobby qu’il chérit reste sa guitare. Membre d’un groupe de rock depuis dix ans, il a sorti un album quelques jours avant le confinement, lequel l'a condamné à vivre avec ses propres vinyles. À l'instar de ses campagnes rédac, il trouvera bien la meilleure manière de les vendre.