Ancienne comédienne qui a trouvé sa voie dans le stand-up, Rosa Bursztein parle d’amour et de sexe, sur scène comme sur les réseaux sociaux. Une féministe romantique qui n’a pas peur des tabous.
C’est dans un charmant restaurant à République fin septembre, que Rosa Bursztein attend pour prendre sa commande. Habillée d’un joli pull violet, l’humoriste dévore la carte des yeux… Ainsi que le serveur. « Il est plutôt charmant », dit-elle en souriant. Quelques jours plus tôt, elle donnait une représentation à La Nouvelle Seine, après une tournée dans plusieurs villes en France. Solaire, souriante, celle qui a toujours rêvé de faire du cinéma capte le public par son aura naturelle. « Petite, je rêvais d’être Kate Winslet, et je me suis rendu compte qu’il fallait prendre des cours de théâtre. J’aimais le fait de pouvoir jouer des grandes émotions », explique-t-elle en attendant son plat. Jouer des personnages « fous », « prendre des risques », « ne pas faire attention à être jolie », c'est ce qu’aime l’artiste sur scène. Avec une grande imagination, elle crée une pièce de théâtre au lycée avec son amoureux de l’époque. « On a monté La Ravissante Ronde de Werner Schwab, qui est une adaptation de La Ronde de Schnitzler. Le scénario était délirant puisqu’on a imaginé que tout le monde faisait l’amour avec cette idée que le sexe était amusant. On avait construit un immense pénis en or », raconte-t-elle entre deux bouchées.
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Repérée par John Malkovich pour incarner Cécile de Volanges dans Les Liaisons Dangereuses, Rosa poursuit son chemin dans le théâtre avec la réalisation de son premier court-métrage La Piscine. Après quelques apparitions dans des publicités, elle se consacre au stand-up. « Quand j’étais dans ma troupe d’improvisation, on rigolait énormément, mais dix acteurs tarés qui n’arrivent pas à répéter c’est aussi compliqué à gérer... Mais j’ai développé mon identité artistique avec eux ainsi qu'avec mes amis rencontrés à l’école de studio d’Asnières. » Après une période difficile, elle se lance dans la rédaction de son spectacle Rosa, un rendez-vous avec le public, sans tabous. Et ça commence très fort. « J’ai couché avec un mec qui a refusé de me faire un câlin », dit-elle d’emblée sur scène.
L’année d’après, en août 2019, elle lance son propre podcast Les Mecs que je veux ken. Dans 132 épisodes, elle aborde des sujets d’actualité avec des invités tels que Tahnee, Kheiron, ou encore Pierre Thevenoux qu’on retrouve dans le premier épisode, mais aussi des femmes comme la réalisatrice Rebecca Zolotowski ou l'auteure Titiou Lecoq. « Ça m’a permis de me rapprocher de ces personnes du milieu, c’est une sorte de journal intime. » Une femme multicasquette qui a donné naissance à un livre titré comme son podcast en début d’année (Les Mecs que je veux ken, Éditions Les Arènes), puis à l’émission OrgasmiQ sur Téva depuis le mois d’octobre. « La sexualité de la femme est encore plus vaste et débordante que l’on imagine, surtout en vieillissant. Je pense que tout cela me touche davantage car je viens d’un milieu très politique. Je suis passionnée par le combat des femmes pour l’égalité. » Quelques cuillérées plus tard, les assiettes vidées, la comédienne touche-à-tout est prête à se rendre à un nouvel enregistrement de son podcast.
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