Portrait

Le directeur général de Paramount France, Frédéric Moget, est l’un de ceux qui ont contribué au succès de Top Gun : Maverick dans l’Hexagone. Retour sur une carrière 100% cinéma.

Dans son bureau, un œil observateur s’arrêtera peut-être sur un poster Air France évoquant un voyage transatlantique, sur un Chewbacca sous cloche transparente ou encore sur un portrait de l’occupant des lieux avec Brad Pitt, héros du film World War Z. Ces trois objets, choisis parmi d’autres dans cette pièce conçue « sans stratégie de décoration », sans aucune volonté tape-à-l’œil non plus, révèlent chacun quelque chose du parcours de leur propriétaire – et de ses employeurs successifs –, Frédéric Moget, actuel directeur général de Paramount Pictures France. Depuis treize ans à ce poste, il vient de vivre une période hors du commun avec le succès de Top Gun : Maverick. Sorti fin mai, le film a dépassé les 6,3 millions d'entrées en France. « Un moment exceptionnel. Comme distributeur, on apprend à relativiser les succès et les échecs car on sait que l’on va connaître les deux. Très peu de films dans une carrière rassemblent autant de qualités. Je disais à l’équipe qu’ils ne reverraient pas un tel film de sitôt… », confie-t-il.

Un film-sommet, donc, pour celui qui a fait toute sa carrière dans le cinéma, avec une incursion de six ans à Los Angeles, cœur bourdonnant de l'industrie. Au départ spécialiste du marketing, celui qui frappe par son humilité a par la suite satisfait sa soif de diversité et de créativité en élargissant son périmètre tout en traversant les différentes révolutions du secteur, ayant connu l’époque de la VHS, du DVD et maintenant celle de la dématérialisation des films. Le service de streaming par abonnement Paramount+ est d’ailleurs attendu pour décembre en France.

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C’est grâce à une relation nouée via son école, l’Essec, que cet excellent élève « issu d’une famille d’artistes » et à qui toutes les portes s'ouvraient fait son entrée dans le milieu, un choix pas si commun alors. Il devient chef de produit marketing chez PFC Vidéo, un GIE entre Fox, Pathé et StudioCanal, où il est amené à créer une structure grands comptes pour vendre des VHS à ces derniers. Cette double expérience marketing et commerciale tape dans l’œil de la Fox qui lui offre la vice-présidence de son marketing à l’international. Direction Los Angeles, pour une expérience qui l’aidera, entre autres, à comprendre comment s’adapter en communication aux sensibilités culturelles, comme cela a été le cas par exemple pour Titanic, « le premier DVD qu’on a sorti ». Puis retour à Paris pour piloter le marketing France, avant d’intégrer Paramount.

Là, avec son équipe de 25 personnes, ses chantiers, scandés par les sorties de films, sont multiples. Y figure la gestion des « relations avec nos partenaires de l’exploitation pour communiquer ensemble de façon plus efficace vers le public et faire revenir les gens au cinéma ». Une course de fond pour celui qui est justement un coureur émérite, « pour le côté compétitif et quasi méditatif », venu à bout d’une quinzaine de marathons et courant 80 à 100 kilomètres par semaine. Y compris pour rentrer chez lui le soir, après un appel rituel au siège américain.

Parcours

1970. Naissance à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine).

1988. Entre en prépa HEC à Henri IV puis intègre l’Essec.

1993. Chef de produit marketing chez PFC Vidéo (Fox - Pathé - Canal+).

1999. Prend comme VP la tête du marketing international de la 20th Century Fox, depuis Los Angeles.

2005. Rentre en France pour prendre la direction marketing de la Fox à Paris.

2009. Directeur général de Paramount France.

2022. Accompagne la sortie de Top Gun : Maverick en France.

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