Le directeur des sports de France Télévisions, Laurent-Éric Le Lay, revient sur le bilan de la couverture de Roland-Garros par le groupe public. Il prépare aussi le Tour de France et anticipe, déjà, Paris 2024.
Vous avez obtenu de bons scores d’audience à Roland Garros. Comment expliquez-vous ces résultats ?
LAURENT-ÉRIC LE LAY. Depuis l’an dernier, notre contrat avec notre partenaire Amazon prévoit que notre couverture démarre à 11h au lieu de 15 h. Quatre heures de diffusion en plus, c’est autant d’opportunités supplémentaires. On a ouvert encore plus grand nos antennes principales avec le créneau 18h30-21 h sur France 2 et France 3. C’est un dispositif exceptionnel sachant que plus on fait d’exposition, plus on attire de monde. Roland-Garros a connu cette année deux parties : la belle histoire de quelques Français, notamment avec les adieux de Tsonga, puis l’épopée de Nadal. On affiche 42 millions de téléspectateurs en couverture et 3,3 millions de plus par rapport à 2021. Et 4 millions de personnes ont regardé le tournoi entre 18h30 et 21h.
Saviez-vous qu’un quart de finale était prévu en soirée en exclusivité sur Amazon lorsque vous avez signé les droits ?
L-ELL. Oui, c’était déjà le cas l’an dernier. Nous ne contestons pas ces dix matchs en soirée qu’Amazon diffuse, dans lesquels il y a des quarts de finale. Nous comprenons tout à fait. Nous avons exprimé, par rapport à un match exceptionnel, Nadal-Djokovic, qui est arrivé tôt dans le tournoi, une frustration du fait que ce match ait été attribué en soirée, donc à Amazon, plutôt qu’à France Télévisions partenaire depuis trente ans, qui a accompagné la FFT [Fédération française de tennis] dans les bons comme dans les mauvais moments. Quand il s’est agi de décaler en 2020 le tournoi en septembre-octobre, ce qui a bouleversé nos grilles de rentrée, Nous avons dit oui tout suite. Nous avons été très déçus de ne pas pouvoir montrer ce match. Nous ferons un debrief avec la FFT.
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Le Tour de France commence le 1er juillet. Quelles sont les innovations cette année ?
L-ELL. Il part du Danemark, ce qui va permettre de proposer des images un peu différentes. Nous anticipons une passion très forte sur les bords des routes. Il y a un retour du dispositif éditorial sur la course, et non plus à Paris, avec des conditions sanitaires allégées. La grande nouveauté, c’est le Tour de France féminin sur une semaine, avec un vrai tour du 24 juillet, jour de l’arrivée des hommes, au 31 juillet. Nous sommes sur les deux dernières heures et demie de course, ce qui était le dispositif pour les hommes il y a cinq ans [en intégralité aujourd’hui]. C’est le début de l’histoire. Notre ambition est d’en faire un très grand événement. Notre travail sera de faire connaître les coureuses. Nous retrouvons notre vocation de mettre en avant le sport féminin. Le Tournoi des Six Nations féminin est aussi passé cette année de France 4 à France 2 et France 3.
Comment préparez-vous les Jeux de Paris 2024 ?
L-ELL. Déjà, en suivant les championnats du monde, d’Europe ou de France (natation, athlétisme…), en passant d’une épreuve à l’autre. On travaille aussi sur la couverture de disciplines olympiques sur France.tv (tir à l’arc, tennis de table…). On multiplie les reportages sur les athlètes et un programme court de 90 secondes s’y consacre chaque semaine. Beaucoup de choses sont en préparation, notamment dans le documentaire. L’idée est de multiplier les points d’entrée, autour du sport ou de la culture.
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