Avec un profit de 4 millions d’euros pour 2021, le groupe renoue avec les bénéfices. Entretien avec Jérôme Cazadieu, le directeur de la rédaction du média, un an après le lancement de la plateforme digitale.
Un an après le lancement de votre plateforme, quel bilan tirez-vous ?
Jérôme Cazadieu. Très positif. D’une part, nous avions noté l’accélération de la digitalisation des usages, comme tous les acteurs des médias. D’autre part, notre offre repose d’abord sur une information traditionnelle, qui a été chahutée par les confinements avec l’arrêt des compétitions. Nous avions besoin d’être moins dépendants du calendrier sportif, ce que nous avons fait en développant l’offre de notre plateforme.
Quels sont les piliers de votre offre ?
JC. Nos lecteurs avaient besoin de pallier la disparition à la télé ou en gratuit de compétitions. Ils peuvent les voir sur la partie Live, comme des disciplines encore invisibles. Quant à nos abonnés, ils ont de l’appétence pour le documentaire, en série ou en unitaire, le podcast natif, les longs formats enrichis. Ils y ont accès avec la partie Explore, complément de notre offre d’information.
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Quels sont vos résultats sur ces deux verticales ?
JC. 15% de nos prises d’abonnement se font à partir de Explore. Ce qui est très satisfaisant. Et 70% de nos abonnés consomment Explore. Enfin, ceux qui sont abonnés à l’offre restent plus longtemps abonnés. Quant à Live, 4 à 6 millions de vidéos y sont consommées chaque mois. Et pour l'utiliser, même gratuitement, il faut créer un compte. Ce qui nous permet de proposer des contenus plus en affinité et de les faire basculer dans l’univers payant.
Votre chiffre d’affaires a t-il progressé grâce à ces offres ?
JC. Les résultats sont meilleurs que nos projections. L’offre intégrale attire un abonné sur dix. Nos deux offres découverte et essentielle réunissent chacune plus de 40% de nos parcs d’abonnés. Et nous avons amélioré la rémunération moyenne par abonné.
Quels formats marchent le mieux ?
JC. Les documentaires et notamment celui sur la course de l’extrême Barkley aux États-Unis, qui a suscité 450 prises d’abonnements et a été vue par 130 000 abonnés. On l’a vendu à des chaînes sud-africaines, ce qui est inédit. Les droits de notre documentaire sur la disparition de randonneurs du lac de Serre-Ponçon devraient être rachetés par une plateforme pour l’adapter.
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Comment se porte votre journal ?
JC. Avec -5 % pour la vente au numéro, on fait mieux que nos concurrents de la presse quotidienne nationale qui affichent -10%. Et en diffusion France payée, nous sommes à 0,5% en 2021 versus 2020. Dès le 28 mai, nous redonnerons du peps à notre journal avec plus d’effets visuels, un éditing plus présent et des encadrés dans les papiers les plus longs. Le samedi, avec le magazine et France Football en mensuel, est notre meilleur jour de vente. Nous avons jeté de belles bases. Reste à les consolider et à en développer d’autres.
Exit les kiosques numériques
L’Équipe a décidé de ne plus être diffusée dans les kiosques Epresse, Youboox, Pressreader et Cafeyn en France « pour mieux se recentrer sur la distribution des abonnements et ainsi mettre en valeur toute la richesse de ses contenus et du travail journalistique dans lequel il investit afin d’assurer sa pérennité et sa croissance à l’ère numérique », assure le groupe.
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