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Du Festival de Cannes à la suppression de la redevance, l'ex-PDG de Radio France, cofondateur de la plateforme de podcast Majelan et auteur de Jeux de Pouvoir (Bouquins), revient sur les grands sujets de la semaine.

Après vingt-huit ans de Canal+, le nouveau​ partenariat du Festival de Cannes avec France Télévisions et Brut.

Quel changement ! J’ai connu les années Canal où je suis entré en 2001, à l’époque où 20 h 10 pétantes de Stéphane Bern avait réintégré la Croisette. Mais le Festival a bien changé, comme Canal+. Les Américains et les grandes fêtes se sont éclipsés. Les soirées ne sont plus organisées par les grands films mais par les partenaires de luxe. Il y a une inquiétude autour du jeune public, qui ne va plus en salle depuis le covid, hormis pour les blockbusters. Aussi, ce partenariat de France Télévisons en association avec Brut devrait permettre de toucher ces jeunes en offrant une couverture plus digitale.

La suppression imminente de la redevance de l’audiovisuel public.

La difficulté va être de garantir l’enveloppe attribuée à l’audiovisuel public. Je mets mon billet qu’elle va diminuer comme à la suite de la suppression de la publicité après 20 heures, décidée par Nicolas Sarkozy en 2008. En dépit des promesses, deux ans après, Bercy sortait les ciseaux. Mais cette suppression de la redevance est aussi l’occasion pour le service public de se réinventer fortement en se réorganisant et en réformant son rapport au public. La question des jeunes doit être obsessionnelle. Dans mon livre, je dis que les médias doivent être des plateformes qui laissent une place aux contributeurs, en étant plus horizontales que verticales. J’appelle à la création d’une entreprise publique unique et pas seulement une holding.

Patrick Poivre d'Arvor qui ne sera plus la voix off de la série documentaire « Une maison, un écrivain » de France 5.

J’ai regardé le Complément d’enquête de France 2 dédié à l’affaire PPDA, que j’ai trouvé accablant. Les médias et les journalistes ont bien fait leur travail. Les victimes présumées, dont certaines témoignent à visage découvert alors que certaines occupent des postes à responsabilité, ont eu beaucoup de courage. J’ai été très touché. Ces années TF1 reflètent une époque heureusement révolue. Mais je ne suis pas très « cancel culture » et faire disparaître la voix off, ce n’est pas la société que j’aime. À la justice de rendre la justice.

Le succès phénoménal de la saison 2 d’HPI, sur TF1, portée par une héroïne populaire et singulière.

C’est une série qui fait du bien, portée par Audrey Fleurot, une comédienne que j’apprécie depuis la série Engrenages sur Canal+. Cela me fait plaisir que ce genre de fiction, qui met en scène une héroïne assez dingue, rencontre un tel écho. C’est une création française destinée au marché français, issue d’une société de production nationale puissante, qui sait raconter et toucher notre société.

Une (possible) Première ministre, trente ans après Édith Cresson.

Il y a trente ans, quand Édith Cresson avait été nommée, j’avais 15 ans et j’ai dit à ma mère, féministe issue d’une lignée de féministe : « C’est super que ce soit une femme ». Mais cela me semble fou qu’on en soit encore à se dire ça, que cela soit encore un sujet dans notre pays, un combat à mener ! Il faudrait vouloir la bonne personne dont le pays a besoin.

Le cercueil de la journaliste américano-palestinienne d’Al-Jazeera Shireen Abu-Akleh bousculé par l’armée israélienne

Je suis effrayé par ces images. Que l’on puisse assassiner une journaliste et faire preuve d’une telle fureur pendant des obsèques, avec un cercueil qui a chaviré, sans respect pendant ce moment de deuil. Cela dit la violence dans laquelle nous sommes. Vu le nombre d’attentats qui se perpétuent désormais en Israël, un réembrasement au Proche-Orient n’est plus impossible.

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