Le CEO de la société de production audiovisuelle, Jérôme Denis, revient sur les grands sujets de la semaine.
Le documentaire «Salam sur l'artiste Diam's, co-réalisé par BrutX, projeté durant le Festival de Cannes.
Diam's est un sujet de conversation à elle seule. Nous sentons le sous-texte du sujet de ce documentaire, car c'est une artiste populaire dont la vie a suscité beaucoup de fantasme, mais aussi dans laquelle il y a eu des zones d'ombre. Ce documentaire semble réunir tous ces sujets polémiques. La ligne éditoriale de BrutX est très positonnée sur les enjeux sociétaux et sur la diversité, donc c’est à la fois vraiment malin et en phase avec leur ligne éditoriale. Sur le fond, je ne peux pas m'avancer car je ne l'ai pas vu. Il y a eu des effets d'annonce et, de manière générale, lorsque nous entendons beaucoup parler d'un sujet, ce dernier est réduit avant même d'en avoir expérimenté le contenu. Attendons de voir s'il s'agit juste d'une opération de communication, mais seul le contenu le dira. Si un documentaire ou un film est puissant et émouvant, il a sa place à Cannes. Le documentaire, c'est le temps long. Il faut rencontrer des personnes, gagner leur confiance, obtenir des confidences, puiser dans des archives, trouver le bon axe, etc.
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Netflix qui songe à la publicité pour sa plateforme.
Plus il y a de la publicité sur divers canaux, plus il y a du travail pour les producteurs de publicité, c'est donc bénéfique pour nous. Après, j'ai le sentiment que c’est un peu la fin de la récréation pour Netflix. La plateforme, hyperdisruptive de par ses programmes et modèles d'abonnement, est rattrapée par les modèles de la télévision. Cela s'explique sans doute par la concurrence des autres plateformes. Je pense aussi que la production se retrouve dans une course inflationniste. J'ai lu dans la presse que Netflix avait perdu 200 000 abonnés en trois mois. Reste à voir comment ils intégreront de la publicité... De manière classique ?
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La nouvelle saison d'En Thérapie qui cumule 20 millions de vues sur Arte.tv.
C'est assez amusant de faire un parallèle avec la première actualité. Le documentaire sur Diam's est diffusé sur la plateforme de streaming BrutX et est projeté lors d'un événement prestigieux comme le Festival de Cannes. La série En Thérapie, que j'ai vue et aimée, est, elle, diffusée sur une chaîne du service public. Mais c'est surtout un gros succès à pas feutrés qui permet de prendre de la hauteur sur la production et, plus largement, sur l'industrie de l'entertainment. Avec En Thérapie, nous sommes vraiment dans le monde réel.
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Brut, partenaire du festival de Cannes, qui s’est associée à l’artiste web3 Pplpleasr, pour lever des fonds d’une collection de NFT en faveur de l’inclusion des femmes dans les métiers du cinéma pour Annenberg Inclusion Initiative.
C’est le fourre-tout contemporain, mais in fine, il y a une cause hyper juste au bout, qui est la lutte pour la représentation des femmes dans l'industrie du cinéma. L'engouement pour les NFT me rappelle beaucoup celui pour la VR il y a quelques années. La conversation peut épuiser un sujet avant même qu’il n'existe. Il faut un temps long pour appréhender un média, construire une écriture et une école. Nous sentons bien que le monde évolue et que des acteurs viennent avec des propositions assez audacieuses.
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L'investiture d’Emmanuel Macron.
Ce qui m'a frappé, c'est la faible présence d'artistes auprès du président. En 2017, Emmanuel Macron avait fêté sa victoire en présence de plusieurs artistes dont le groupe Magic System. Mais durant cette campagne, les artistes ont manqué. Les intellectuels aussi. Je sens qu'il y a une contraction de la pensée.