La directrice générale gérante de la Sacem, Cécile Rap-Veber, dévoile ses projets dont la future semaine de la musique en France, pour faire rayonner la création française, et le respect d’une IA responsable.

Quels sont les projets qui s’annoncent pour la Sacem en cette rentrée ?

Cécile Rap-Veber. Le président de la République a annoncé le jour de la fête de la musique son souhait de lancer une « Music Week », sur le mode de la Fashion Week parisienne. Il s’agira de donner une vitrine internationale à l’industrie musicale hexagonale lors d’un rendez-vous professionnel qui se tiendrait en France, en amont ou en aval de la Fête de la musique du 21 juin. Pour faire briller la french touch. Avec la puissance des plateformes internationales, notre catalogue bénéficie d’une visibilité inédite pour exporter notre industrie musicale. Il est temps de développer le soft power français.

Qui y seraient conviés ?

Les grands professionnels de la planète, que ce soit les PDG monde de Spotify, TikTok ou Universal. Nous approuvons cette initiative, en tant que leader mondial des droits d’auteur et collecteurs dans 150 territoires. Les protections que la Sacem propose sont très enviées à l’étranger.

Y a-t-il de nouvelles opportunités pour favoriser la création ?

Bien sûr. Nous avons organisé fin juin un camp d’écriture pendant cinq jours dans un château de la région parisienne avec une vingtaine de créateurs européens dont Bilal Hassani ou Mat Bastard. De son côté, l’éditeur qui a inventé la K-pop, CTGA, a réuni des talents internationaux comme AWA, IMLAY, JSong, Silly Silky et Taesok. En sont sortis quarante titres qui seront interprétés par des stars de la K-pop. Cette expérience couronne la signature de notre premier accord avec un éditeur coréen. On souhaite développer de telles initiatives avec l’Ascap, notre société sœur américaine, pour mettre en avant les créateurs français dans le monde et notamment en Europe de l’Est et en Afrique.

Avez-vous des inquiétudes en cette rentrée ?

Deux sujets me préoccupent. Le budget de l’audiovisuel public, nébuleux après 2025. L’une des plus importantes sources de droits d’auteur émane de Radio France. Elle est de loin l’entreprise qui expose le plus vaste répertoire et organise les événements les plus créatifs avec l’Hyperweekend Festival pour promouvoir la diversité des répertoires.

Et quid de France Télévisions ?

Elle met en avant beaucoup de créateurs mais je regrette que certains programmes musicaux ne soient disponibles que sur des antennes délinéarisées. Être sur Culture Box n’a pas le même impact qu'être sur France 2.

Qu’en est-il de vos accords avec les autres chaînes pour promouvoir les artistes ?

TF1 s’est engagé à dédier plus de 41 prime times à la musique, de The Voice à la Star Academy avec une grande richesse de répertoire. Sur M6, nous passerons de 3 à 12 prime times par an et ce sera 21 pour W9.

Et quel est votre regard sur l’IA ?

Notre bataille en cette rentrée consiste à prôner une IA vertueuse et transparente, pour que le public soit informé sur son usage. Si des entreprises s’entraînent sur des œuvres de la Sacem, et cela a été le cas, elles doivent nous rémunérer pour le faire et nous reverser une partie des revenus qu’elles en retirent. N’oublions pas que, grâce au soutien fréquent du gouvernement et du public, la France a réussi à faire progresser le droit européen.

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