Selon une analyse réalisée par la Fondation Jean-Jaurès et Onclusive, portant sur les contenus de 117 médias généralistes publiés entre le 9 et le 21 juin, le scrutin des 30 juin et 7 juillet constitue l’événement politico-médiatique de la décennie.
C’est « l’événement politico-médiatique de la décennie », d’après la Fondation Jean-Jaurès, qui a réalisé avec l’institut Onclusive une analyse de la médiatisation de la campagne des élections législatives. Pour l’occasion, ils ont étudié 16 124 sujets ou articles provenant de 117 médias généralistes (TV, radio, presse, web) publiés entre le 9 et le 21 juin.
Premier enseignement, sur une période similaire, les élections législatives des 30 juin et 7 juillet génèrent davantage de bruit médiatique que les deux dernières élections présidentielles, avec 20 915 UBM pour les législatives 2024, contre 15 563 UBM pour la présidentielle de 2022. Cela signifie que chaque Français de 15 ans et plus a été exposé sur la période plus de 209 fois à un sujet en lien avec les élections législatives. « Les législatives 2024 ont généré en treize jours un bruit médiatique proche de celui qu’avait provoqué la campagne présidentielle en cinq semaines en 2022 (23 373 UBM) », indique la Fondation Jean-Jaurès dans son analyse.
Sur la période, le pic en termes de bruit médiatique a été atteint le 9 juin avec la dissolution prononcée par Emmanuel Macron et les réactions qui ont suivi, à 1 536 UBM. « Au-delà de l’annonce de la dissolution elle-même et du suivi de l’actualité d’Emmanuel Macron, la séquence de cristallisation des deux blocs de gauche et d’extrême-droite a constitué le principal sommet médiatique de la campagne », relève la Fondation Jean-Jaurès. Le ralliement d’Éric Ciotti au Rassemblement national a généré 676 UBM, quand l’annonce de la constitution d’un Nouveau front populaire a suscité 408 UBM.
Derrière Emmanuel Macron (6 360 UBM), c’est Jordan Bardella qui a eu le plus d’écho médiatique sur la période (3 760 UBM), devant Éric Ciotti (2 730 UBM), Gabriel Attal (2 248 UBM) et Marine Le Pen (2 001 UBM). « À l’inverse, la médiatisation de la gauche s’est faite à travers plusieurs incarnations, Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann étant les deux voix les plus audibles, devant les autres chefs de partis du Nouveau Front Populaire », souligne encore la Fondation Jean-Jaurès.
Les sujets sociaux ont représenté le cœur des débats, avec 11% du bruit médiatique pour sujet des retraites, suivi par le pouvoir d’achat (7% du bruit médiatique). L’immigration (6%) et l’antisémitisme (6%) ont été les deux autres enjeux les plus débattus.